La maîtrise acquise au fil des années par l'Algérie dans le domaine agricole, incluant les métiers de l'élevage, sera mise à profit par le Soudan, la Palestine et Djibouti. Une initiative qui prendra effet après la signature prochaine d'une convention passée entre l'Algérie et le Fonds international du développement agricole (Fida). C'est ce qu'a annoncé le représentant du Fida pour la région Proche-Orient et Afrique du Nord, M. Abdelkrim Sma, lors d'un atelier international sur l'échange de savoir-faire et la coordination dans le domaine de l'élevage, organisé hier à Alger, et qui a réuni des représentants d'une dizaine de pays. Ce responsable onusien a aussi fait savoir, à cette occasion, que dans une deuxième phase, les champs d'intervention de l'Algérie toucheront d'autres pays. M. Abdelkrim Sma a, par ailleurs, dans son intervention mis en avant la maîtrise acquise au fil des années par l'Algérie dans le domaine agricole, incluant les métiers de l'élevage. Concernant la convention, il a expliqué qu'elle s'inscrit dans le programme lancé par le Fida, auquel l'institution va consacrer un budget de deux millions de dollars. Quand à la contribution algérienne elle va consister uniquement, selon le responsable onusien, à mobiliser ses experts dans le domaine de l'élevage. «Ce sont des experts de l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (Inraa)», a-t-il précisé. Toujours à propos de ce partenariat, il a indiqué qu'il s'étalera sur quatre ans. Notons que les différents animateurs de l'atelier international, dont le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, M. Kamel Chadi, ont défendu dans leur intervention la nécessaire coopération entre les pays du Sud. Soulignons au passage que le SG a estimé que la coopération Sud-Sud dans le domaine de l'agriculture et de l'élevage est importante car la réalité des pays du Sud «est plus ou moins similaire, même si chaque pays a ses spécificités». Il a aussi avancé que «l'Algérie pourra s'inspirer, par exemple, de certains pays qui ont pu substituer les cultures du maïs et du soja par d'autres produits, tels que l'orge, comme intrant pour la filière avicole». Le responsable a toutefois rappelé qu'il n'était pas question de «perdre de vue la coopération avec les pays du Nord, qui peuvent tout aussi bien proposer des solutions adaptées à l'Algérie». Le directeur général des relations économiques et de la coopération internationale au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Merzak Belhimeur, a abondé dans le même sens, en appelant les animateurs de l'atelier à conclure leurs travaux avec des recommandations en faveur du renforcement de la coopération entre les pays du Sud. «Un potentiel considérable et des perspectives sans précédent s'offrent à la coopération Sud-Sud qui, selon certaines prévisions, deviendrait en 2030, l'un des principaux moteurs de croissance mondiale», a-t-il soutenu. Le directeur de l'Inraa, M. Fouad Chehat, a, de son côté, insisté sur l'importance de la coopération entre les pays du Sud. Tout en donnant une idée sur quelques objectifs à réaliser, il a présenté une sorte de cartographie chiffrée sur le secteur agricole en Algérie. Parmi les objectifs fixés par les pouvoirs publics, il a, entre autres, cité l'amélioration des gènes du bétail, la création d'une documentation généalogique des animaux d'élevage, la mise en place de 450 sites pour abriter des activités d'aquaculture à l'horizon 2025 et la réalisation de 15 infrastructures destinées à la pêche. Il a également rappelé, concernant le cheptel national, qu'il compte 2,2 millions de têtes de bovins, dont 1,2 million de vaches laitières, 27,8 millions d'ovins, 5,1 millions de caprins et 350 000 têtes camelines. Au sujet de la production et de la consommation, M. Chehat a informé que la valeur des productions du secteur de l'élevage a atteint 23,3 millions de dollars en 2015, soit 32% du produit intérieur brut (PIB) de l'agriculture. Z. A./APS