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Le sport à l'école peut contribuer à la réduction de la violence en milieu scolaire L'Etat doit encourager la discipline et la promouvoir dans tous les établissements du pays
La violence en milieu scolaire est devenue un phénomène inquiétant en Algérie. Tellement inquiétant que trois ministères (Education, Intérieur et Défense) se sont ligués récemment pour le combattre à l'occasion de la signature d'une convention visant à lutter contre la violence en milieu scolaire. Mais si l'on voit la situation de la société algérienne, notamment depuis les années quatre-vingt-dix, l'on est presque tenté de croire que la recrudescence de la violence en milieu scolaire est une conséquence naturellement de la banalisation de cette même violence au sein de la société. Et s'il y a quelque chose que l'on peut dire sans risque de se tromper, c'est que les pouvoirs publics n'ont pas fait le maximum pour endiguer cette violence, particulièrement au sein d'une école qui a longtemps déserté sa mission fondamentale. Il n'est pas besoin de sortir de Saint-Syr pour comprendre que l'exercice physique peut constituer un défouloir très efficace pour l'être humain. Pour les enfants aussi. Un programme sérieux de séances d'activités sportives pourrait réduire la violence parmi les écoliers. Le sport pourrait être un exutoire pour les enfants, petits et grands, et il est du devoir des pouvoirs publics de l'encourager dans les établissements scolaires pour que les enfants décompressent devant un programme scolaire infernal. Incompatible avec leurs petits cerveaux. Donc pour certains, l'activité sportive est réellement vitale. Et les responsables du secteur de l'Education semblent plutôt négliger cet aspect pourtant d'une grande importance pour les enfants. Et la négligence est malheureusement vérifiable sur le terrain. A travers notamment des chiffres effarants et des informations qui démontrent l'attitude à la limite du laxisme des institutions de l'Etat. Comment expliquer que le programme des activités sportives pour les écoles primaires ne touche que 68 établissements dans la wilaya de Tizi Ouzou qui en compte plus de 600 ? A peine 10% des écoles primaires ont accepté d'adhérer au programme, même timide, de la direction de l'éducation. Et selon un cadre de cette direction, ce sont les directeurs des établissements scolaires qui sont récalcitrants à l'idée de faire participer leurs élèves à ce programme. De quel droit les directeurs des écoles primaires décident-ils de priver les écoliers des activités sportives ? Et de quel droit la tutelle garde-t-elle le silence devant cette attitude qui nuit à la santé physique et mentale de l'élève ? Mais si les directeurs de ces établissements doivent être rappelés à leurs obligations fondamentales, la tutelle a, de son côté, un rôle important à jouer dans ce qui pourrait être appelé un sauvetage de l'école et de l'écolier. L'allègement du programme scolaire, particulièrement pour les élèves du cycle primaire, ne peut être que bénéfique pour les élèves, notamment avec des matières inutiles pour leur âge, comme l'histoire, la géographie, l'éducation islamique, civique et technologique. Inutiles parce qu'au lieu de participer à son développement cognitif, elles leur font subir une pression terrible qu'ils ne sont supposés subir à leur âge. L'idée serait plutôt d'alléger leur programme scolaire au profit d'activités sportives mais aussi culturelles et artistiques. C'est la seule manière de rendre l'école un lieu agréable pour les enfants et de faire aimer l'école à l'enfant. De permettre à l'enfant de s'épanouir parce qu'un enfant épanoui ne peut être tenté par une quelconque violence. Voilà une petite idée offerte aux responsables de l'Etat susceptible de réduire le phénomène de la violence en milieu scolaire. Et nos enfants n'ont pas beaucoup de temps à perdre dans des considérations extra-pédagogiques parce que le temps passe et les choses se compliquent chaque jour un peu plus. Il est temps d'agir avant qu'il ne soit trop tard. M. B.