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Accélérer les réformes bancaires pour accompagner la croissance économique Les banques nationales fortement déstabilisées par l'effondrement des revenus pétroliers
Pour renforcer l'investissement productif hors hydrocarbure, l'accélération des réformes bancaires et l'engagement d'une profonde réforme dans ce secteur s'avèrent plus que nécessaires Dans ce nouveau contexte marqué par une baisse drastique des prix du pétrole, l'accélération des réformes bancaires dont on parle depuis des années est plus que nécessaire. Et ce, afin de permettre aux banques de développer davantage leurs moyens d'action à terme et promouvoir des produits financiers plus attractifs. Nul ne peut ignorer que les institutions financière et bancaires nationales ont connu, depuis 1990, des évolutions considérables, à la mesure des progrès qu'a connue l'économie nationale dans son ensemble. Le paysage bancaire s'est ainsi élargi et le système de financement s'est, quant à lui, considérablement diversifié. Une évolution qui a permis à nos établissements bancaires de disposer de ressources financières sans précédent. Cette situation s'est toutefois dégradée suite au choc externe résultant de la forte baisse des cours de pétrole. Aujourd'hui, les banques nationales sont fortement déstabilisées par le recul considérable des revenus pétroliers. A fin septembre 2015, la liquidité globale des banques s'est établie, à 1 828 milliard de dinars (mds DA) contre 2 730,88 mds DA à la même période en 2014. Le choc pétrolier a ainsi mis à nu le système financier national, particulièrement le système bancaire. Le système bancaire, un obstacle à la croissance économique Aujourd'hui, le système bancaire algérien demeure peu développé. Pis, ce système constitue un obstacle à la croissance économique du pays. Et ce, malgré les quelques actions engagées au titre des réformes engagées. Des réformes qui ont été lancées en janvier 1988, avec la mise en place d'un nouveau cadre pour le système bancaire national, par la loi n° 90-10 du 14 avril 1990 relative à la loi sur la monnaie et le crédit. Cette loi a marqué un tournant décisif dans ce processus de réformes dans la mesure où elle s'est inscrite en rupture avec l'ancien système de financement de l'économie nationale. La loi relative à la monnaie et au crédit du 14 avril 1990, a ainsi remplacé la loi bancaire de 1986, relative au régime des banques et du crédit, qui n'a pas été mise en application. Cette loi a mis, pour la première fois, les bases d'un cadre juridique commun à toutes les banques et tous les établissements financiers. Depuis 1995, les conditions et les procédures d'autorisation et d'agrément des banques et des établissements financiers ont été clairement définies et largement mises en œuvre. L'ouverture effective en 1998, du secteur bancaire au capital privé, donnant ainsi naissance à quelques banques privées (capital national et étranger), avait pour but de financer l'entrepreneur privé à capital national ou étranger par des mécanismes bancaires privés. Toutefois, cette ouverture s'est soldée par deux scandales financiers, causés par la mise en faillite de deux banques commerciales (El Khalifa bank et BCIA, 2003). Cet échec a poussé dès lors, les autorités monétaires à renforcer davantage les mesures de contrôle et de surveillance des organismes de crédit, et de repenser à une politique de privatisation des banques publiques à l'image de la Banque de développement local (BDL), la Banque pour l'agriculture et le développement rural (BADR) et la Caisse algérienne d'assurances et de réassurances (CAAR), en commençant par la banque Crédit populaire algérien (CPA). Le processus de la privatisation de 51% du capital du CPA, lancé en 2003, et devant être achevé en juillet 2006, a été retardé à plusieurs reprises en raison, entre autres, de la crise financière internationale (2008-2009). Et ce, par crainte des conséquences que peuvent avoir cette crise sur le prix de cession du CPA et sur la visibilité des marchés financiers internationaux. L'ampleur de la crise financière internationale en 2008 a contraint ainsi les autorités algériennes à renoncer leurs décisions. Outre la privatisation du CPA, le gouvernement a retenu, le projet de fusion ou de regroupement en une seule banque publique, la BNA et la BEA. Ces deux banques sont spécialisées dans le financement de l'industrie. L'Etat a également envisagé soit une fusion, soit un regroupement pour créer un pôle bancaire puissant. Le plan de modernisation des banques publiques prévoit le maintien dans le giron de l'Etat de quatre banques : la BNA, la BEA, la BADR et la CNEP-Banque, pour constituer un pôle bancaire puissant nécessaire pour le financement de l'économie et pour faire face à la concurrence étrangère. L'objectif étant de pousser les gestionnaires bancaires à prendre plus de risques et à faire plus de crédits pour financer l'économie. Le plan visait également, à réduire le taux de crédits non performants et ceux accordés sans le respect des critères d'attribution de crédits. L'objectif étant de donner un peu de liberté aux gestionnaires des banques publiques pour mieux évaluer les risques, les analyser et surtout octroyer des crédits aux projets viables. Mais, selon les chefs d'entreprises, l'accès au financement demeure un sérieux obstacle entravant aujourd'hui, leur volonté d'investir. Une réalité confirmée par les organisations internationales selon laquelle le secteur bancaire algérien est considéré peu développé et ne contribue pas efficacement au financement de la croissance. Le ratio de financement de l'économie estimé à 34% du PIB, est considéré très faible au regard des économies comparables. En dépit des progrès réalisés dans le secteur financier, les ressources financières fournies au secteur privé sont très basses. C'est dire l'impuissance des réformes engagées par les pouvoirs publics depuis la loi du 19 août 1986, en passant par la loi de la monnaie et le crédit du 10 avril 1990, enfin l'ordonnance du 26 août 2003 qui l'amende sur des points de fond, à améliorer les performances du secteur bancaire. Le développement des systèmes des banques pour leur permettre d'accompagner les institutions d'investissement et améliorer le climat d'investissement en Algérie, et partant contribuer à relance de l'économie nationale est ainsi de mise. B. A.