Synthèse Samir Azzoug Plus que jamais, les appels du pied aux compétences algériennes établies à l'étranger se font insistants. La dernière intervention du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, jeudi dernier, à partir de Mascara, confirme cette tendance. Lors de la visite d'inspection d'infrastructures relevant de son secteur, M Rachid Haraoubia a indiqué que la loi relative à l'enseignant universitaire vise à encourager les professeurs algériens établis à l'étranger à retourner au pays. Il faut dire que depuis plus d'une dizaine d'années, une réforme profonde est opérée dans le secteur. A commencer par l'adoption du système LMD, introduit depuis l'année universitaire 2004/2005. Sur ce volet, le ministre, malgré quelques réticences, manifestées par des étudiants, contre son application, maintient que le LMD vise à mettre l'université algérienne au diapason de l'évolution opérée dans le monde en assurant une formation de qualité et favorisant une compétence certaine aux étudiants, contrairement à l'ancien système. D'un autre côté, devant les innombrables défis qui attendent le pays, une importance particulière a été accordée au domaine de la recherche scientifique. Une loi modifiant et complétant la loi n°98-11 du 22 août 1998, portant loi d'orientation et de programme à projection quinquennale sur la recherche et le développement technologique 1998-2002 a été promulguée l'année dernière. Dans son rapport général fixant les actions à mettre en œuvre pour le quinquennat 2008-2012, la loi n°08-05 de 23 février 2008 dresse un bilan plus que positif des réalisations dans le domaine depuis 1998. Vingt-sept programmes nationaux de recherche sur trente ont été élaborés et mis en œuvre, 640 laboratoires de recherche dans des établissements scientifiques agréés, 2 unités de recherche créées, 13 700 enseignants chercheurs et 1 500 chercheurs permanents sur un potentiel global de 16 000 impliqués, subventions allouées, en moyenne, pour la période 1999-2005, de l'ordre de 34 000 000 000 DA. Malgré ces réalisations, des ajustements au premier programme quinquennal ont été nécessaires, vu que les objectifs assignés n'ont pas été tous atteints. Si le nombre d'enseignants-chercheurs, impliqués dans les activités de recherche, ont triplé de 1997 à 2008, passant de 3 500 à 13 700, celui des chercheurs permanents a connu une régression significative passant de 2 000 en 1997 à 1 500. De là, l'une des modifications apportée au nouveau programme quinquennal prévoit l'implication de 28 000 enseignants-chercheurs qui constitueront, à l'horizon 2012, près de 60% du potentiel enseignant dans la dynamique de recherche. Pour ce faire, des mesures mobilisatrices sont adoptées telles que la promulgation des statuts de chercheur permanent et la valorisation des métiers de recherche, la mise en œuvre de mesures socioprofessionnelles en vue de stabiliser le potentiel scientifique et le renforcer, la participation des compétences algériennes résidant à l'étranger. Sur ce dernier point, M Haraoubia informe qu'une direction générale de la recherche scientifique ayant pour mission d'établir des contacts avec l'élite nationale établie à l'étranger et faciliter son retour est née et une commission nationale est en cours d'installation. Le ministre souhaite l'implication de cette force aux efforts de recherche dans les laboratoires et ouvrir ensuite des instituts au sein des universités algériennes. Autre avantage signalé par M Haraoubia pour décider cette frange de la société algérienne convoitée à enseigner dans son pays est la prise en considération des années d'ancienneté et la garantie de l'ensemble des droits et avantages déjà acquis. Lors de la visite de travail, le ministre a eu à inspecter deux pôles universitaires, le premier s'étendant sur 35 hectares et le second sur 12 hectares, une résidence universitaire en voie d'achèvement, dotée d'un restaurant servant 800 repas/jour pour un coût de 370 000 000 DA ainsi que le projet de réalisation d'une autre résidence de 2 000 lits pour un montant de 249 000 000 DA qui sera prête pour la rentrée universitaire 2009/2010. A la faveur de cette visite, M Haraoubia a indiqué que Mascara ne connaîtra pas de problèmes de surplus dans les structures pédagogiques ou les résidences universitaires.