Le film est une production autonome subventionnée par le centre Mahmoud-Darwich, ce qui a conféré au metteur en scène et au producteur une latitude en se référant à une chronologie des évènements puisée dans des séquences historiques tangibles, loin de toute pression Cette œuvre de 54 minutes aura permis aux présents de suivre les divers témoignages rapportés par ceux qui ont survécu à cette violence israélienne avec cette hargne à spolier davantage les terres arabes. La région de Galilée se souleva pour dire non à l'occupant. Les personnes, défilant sur le grand écran, détaillaient les séquences douloureuses qu'ont vécues les habitants durant cette journée historique : enfants, vieillards, vieilles… Personne n'a été épargné par la rage injustifiée des Israéliens. Ce film, le second du genre, après celui produit en 1978 par Ghaleb Chaâfa, demeure une pièce de conviction «vivante» qui étaye la cause palestinienne et convoque la mémoire. Lors du débat qui a suivi la projection d'Adar 30, le metteur en scène, Badarna Nidal, a réaffirmé l'engagement de son pays à poursuivre la lutte «contre l'occupant et ses combines malsaines de colonisation, de déculturation...» «La tentative de confiscation des terres en 1976 s'est heurtée à une mobilisation palestinienne qui n'abdiquera jamais», a-t-il soutenu. Ce qui caractérise le film documentaire, outre son âme, nous confiera le producteur exécutif, Wafi Bilel, est qu'il est une production autonome subventionnée par le centre Mahmoud-Darwich, ce qui a conféré au metteur en scène ou au producteur une latitude en se référant à une chronologie des évènements puisée dans des séquences historiques tangibles, loin de toute pression. «Ce n'est qu'une facette des prouesses de la jeunesse palestinienne versée dans la production cinématographique ou musicale qui se distingue par des travaux et initiatives libres. Mais la plus grande partie des œuvres réalisées se focalise sur la question palestinienne», a-t-il souligné. Le Galilée se souvient encore : Abu Yazen Hussein, frère du martyr Ra'fat Hussein, relate les faits et illustre la bravoure des siens lors de cette journée de grève générale. Pour sa part, une femme, dont les stigmates douloureux sur le visage, raconte la perte de son fils unique. Mais avoue qu'elle ne se sent pas vraiment seule dès lors que sa solitude est apaisée par le devoir de la patrie pour lequel s'est scarifié son fils. La plaque commémorative amorcera la fin du documentaire ou plutôt donnera le ton à une autre perspective du genre afin qu'Adar 30 soit un exemple de lutte et de conviction qui inciterait d'éventuels producteurs à s'engager pour enraciner davantage l'histoire de la lutte de ce peuple courageux. N. H. p