Perpétuer l'histoire de la lutte des Palestiniens et préserver leur mémoire collective est "un souci partagé par tous les Palestiniens qui vivent dans les quatre coins du monde", a affirmé mercredi à Constantine le metteur en scène, Nidal Badarna, lors du débat ayant le suivi la projection de son documentaire "30 Adar" (30 mars). "Le combat des palestiniens face à l'occupation israélienne, sa politique de colonisation, ses tentatives de déculturation et judaïsation de la ville d'El Qods se poursuivra sans relâche", a précisé M. Badarna, devant le public nombreux de la salle de spectacles Ahmed Bey. Il a dans le même contexte ajouté que son documentaire est "une historiographie des événements du 30 mars 1976, où les palestiniens ont riposté avec force et courage contre la décision israélienne de confiscation de leurs terres". Présentant le documentaire comme "un devoir de mémoire" envers ceux qui se sont sacrifiés pour la terre palestinienne, le metteur en scène a souligné que "des palestiniens des quatre coins du monde se sont mobilisés pour collecter les fonds nécessaires pour la réalisation du documentaire ‘‘30 Adar''''. Il a détaillé que le seul documentaire relatant les événements du 30 mars 1976, a été réalisé en 1978 par Ghaleb Chaâfa et que ‘‘30 Adar'' soutient la mémoire collective. "Afin que nul n'oublie, l'équipe de tournage du film documentaire a sillonné la région de Galilée, là où la riposte palestinienne a été déclenchée, sur les traces des gens qui ont vécu ce 30 mars et ont rapporté des témoignages de ceux qui ont créé l'événement et gravé une page de l'histoire de la lutte palestinienne", a souligné pour sa part, le producteur exécutif du documentaire, Bilel Wafi. D'une durée de 54 minutes, le documentaire "30 adar" relate, à travers des témoignages poignants, l'affrontement et la résistance des palestiniens à la décision israélienne de confisquer des milliers d'hectares des terres arabes. De village en village, des palestiniens relatent les massacres et les tueries perpétrées par les soldats israéliens, et axent sur l'attachement des palestiniens à leurs terre et à leur histoire. Une octogénaire, d'un petit village à Galilée qui a perdu son fils unique lors des événements du 30 mars 1976, la conviction inébranlable, souligne que le devoir de la patrie auquel son fils a répondu "conforte" sa solitude. Elle a ajouté que sa satisfaction est de savoir que des jeunes palestiniens ont rectifié, quarante années après, le nom de son fils sur la plaque commémorative portant les noms des martyrs du 30 mars 1976. Avec les larmes de joie, l'octogénaire, tout sourire, souligne qu'elle a "restitué" son fils puisque ces jeunes ont rectifié en écrivant Ra'fat Al Ali. Depuis, le 30 mars 1976 est chaque année, le peuple palestinien célèbre l'événement baptisé "la journée de la Terre", rappelle-t-on.