Rien de mieux qu'un film documentaire pour célébrer la journée de lutte contre la spoliation des terres en Palestine. Mercredi dernier, la salle Ahmed Bey du Zénith s'est transformée en salle de cinéma, pendant 52 minutes. C'était à l'occasion de la projection organisée par l'ONCI du film palestinien 30 adhar» (30 mars), du jeune réalisateur palestinien Nidhal Badarna, un prénom déjà révélateur du côté militant de cet artiste. L'œuvre est la deuxième à retracer les faits historiques du 30 mars 1976, après le film de Ghaleb Shaaf en 1978. L'histoire du film relate les faits survenus le 19 février 1976, quand le gouvernement israélien décide de confisquer 250 000 ares de terres en Galilée. Les Arabes d'Israël décident alors de répliquer par l'organisation d'une grève générale. Un mouvement initié par la Conférence nationale pour la défense des terres arabes, qui a vu le jour en septembre 1975. Le gouvernement israélien envoie alors l'armée contre les grévistes, faisant de la grève une manifestation puis une révolte populaire. Les Palestiniens de Ghaza et de Cisjordanie finissent par rejoindre le mouvement. Le bilan est lourd : 6 morts, une centaine de blessés et une centaine d'arrestations. L'événement, décrété Journée de la terre, sera désormais célébré chaque année. Le tournage du film indépendant a pris deux mois à l'équipe. En effet, le caractère indépendant est largement soutenu. C'est le centre culturel Mahmoud Darwiche qui a permis au film de voir le jour. Avec un budget insignifiant de 20 000 dollars, la jeune équipe a pu le réaliser. Bilel Wafi, producteur exécutif du documentaire a bien souligné l'indépendance du financement, même si ce n'était pas chose facile. «C'est un choix pourtant évident lorsqu'on veut éviter la manipulation des Israéliens, et du coup la perte de l'histoire de notre pays», notera-t-il. Lors de la séance débat, Nidhal Badarna a également présenté son projet «Manshar fen wa intadj», une fondation pour la promotion des arts, comme le théâtre, le cinéma et la production, installée à Haïfa. Une fondation qui se veut indépendante et qui a pour objectif de perpétuer l'histoire et la mémoire palestinienne à travers les générations.