Les prix du pétrole étaient hier toujours sous pression en cours d'échanges européens, dans un marché où la perspective d'un gel coordonné de la production devient de moins en moins probable. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 37,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 25 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai perdait 20 cents à 35,50 dollars. Les cours du Brent et du WTI, qui ont débuté la semaine dans le rouge au cours d'une séance particulièrement volatile, semblaient de nouveau hésiter hier sur la marche à suivre, les investisseurs digérant les derniers propos de l'Arabie saoudite en amont de la réunion prévue le 17 avril à Doha et attendant en outre d'en savoir plus sur le niveau des stocks américains de brut. Le Brent comme le WTI ont en effet signé hier en début d'échanges européens de nouveaux plus bas en un mois à respectivement 37,27 dollars et 35,24 dollars. Le prince Mohamed Ben Salmane, vice-prince héritier et numéro trois de l'Arabie saoudite, avait prévenu dans un entretien à l'agence Bloomberg que le royaume, membre dominant de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ne gèlerait sa production que si les grands producteurs faisaient de même. «Les attentes ont changé, l'optimisme relatif sur les chances d'un accord de gel de production le 17 avril s'évanouit, (car) il est maintenant tout à fait patent que les Saoudiens ne seront pas prêts à s'y conformer seuls, et en tout état de cause sans que l'Iran fasse preuve de bonne volonté», a expliqué Bart Melek, chez TD Securities. Or, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, a déclaré dimanche que les exportations pétrolières de son pays dépassaient désormais les 2 millions de barils par jour (mb/j) grâce à la levée des sanctions internationales en janvier. La Russie également n'a rien arrangé en annonçant que sa production avait atteint 10,91 millions de barils par jour en mars, un record depuis près de trente ans. Les analystes de Commerzbank précisaient, de leur côté, que «les investisseurs spéculatifs ayant parié sur une hausse des cours dans l'attente d'un accord, qui avaient joué un rôle essentiel pour faire monter les prix entre la mi-février et la mi-mars, vont probablement se retirer vu la situation actuelle». Par ailleurs le recul du dollar semblait enrayé lundi, privant le marché d'un soutien. En effet tout recul du dollar bénéficie aux acheteurs de brut munis d'autres devises, les échanges étant libellés en billets verts. Pour M. Baruch, le dollar a des chances de se renforcer dans les jours qui viennent, notamment après la publication mercredi des minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale, ce qui, combiné à l'annonce probable d'une nouvelle augmentation des stocks américains le même jour, «devrait encore exercer une poussée supplémentaire sur les cours», potentiellement jusqu'à 32,5 dollars le baril. B. A./Agences