Depuis que l'équipe nationale de football a réussi à décrocher son ticket pour le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde et de la Coupe d'Afrique combinées, les espoirs se sont réveillés d'une longue hibernation pour repartir à la conquête des espaces affectifs et se mélanger aux rêves qu'on n'osait plus. Avouons-le, même si la logique de la hiérarchie impose la retenue et prescrit aux ardeurs des doses préventives de réalisme, le jour J de chaque rencontre que livreront les Verts face à leurs adversaires de groupe sera un jour différent, celui du rêve qui se déjouera de la logique et n'obéira qu'à l'instinct de l'instant. Même si, en face, il y aura la grande équipe égyptienne, «oum ifriquia» incontestée du jeu à onze, les Algériens joueront leur chance jusqu'au bout du but sur le terrain et jusqu'au bout du rêve sur les gradins ou face au petit écran. Mais le rêve, le vrai, le rêve sensé, le rêve qui ne sent pas l'illusion, il y a ceux qui vous disent qu'il est permis ailleurs, qu'il suffit d'aller le chercher au stade de Hydra. Un jeudi en début de soirée en prenant le soin d'y être des heures à l'avance et prier de pouvoir se frayer une petite place dans les tribunes d'un stade trop exigu pour pouvoir contenir la curiosité d'un public de plus en plus nombreux à se bousculer au portillon en quête de quelques instants de cure footballistique à regarder les bambins de l'académie du Paradou AC se livrer à leur passe-temps favori, qui deviendra peut-être un jour un job.Pieds nus, des enfants chaussent leur talent plein pour se déjouer du laisser-aller et du bricolage qui frappent la formation chez les plus grands clubs du pays, riches sans doute du même potentiel mais pauvres de véritable vision et prospective réelles. Dans ce régal pour les yeux, il y a tellement de rêves permis. Il y a aussi, et avant tout, la leçon du jeudi soir. Celle d'une école et d'une méthodologie qui rapporte. La leçon à méditer. L. I.