Hamlaoui présente trois projets d'aide pour les femmes du mouvement associatif    Tirer les leçons de la crise de 1929 et celle de 2008    2025, l'année de la réussite de l'Algérie    «Pour l'Algérie, c'est le moment idéal pour négocier un accord avec l'empire américain, qui est désormais en position de faiblesse»    Démantèlement d'un réseau de trafic de drogue impliquant le Maroc    Vers l'installation d'un comité technique restreint, chargé de déterminer la répartition des quotas    Apanage des seules élites algériennes francophiles    Pourquoi a-t-il choisi l'Algérie et non pas...?    La JSK perd deux précieux points sur son terrain    Ballalou dévoile les sites culturels et naturels proposés pour inscription    L'ambassadeur d'Algérie en Egypte s'enquiert de l'état de santé du joueur Kendouci    Rencontre du président de la République avec les opérateurs économiques : l'Algérie connaît un développement global et intégré    Attaf copréside à Addis-Abeba avec son homologue éthiopien les travaux de la 5e session de la commission mixte algéro-éthiopienne    L'Algérie et la Mauritanie renforcent leur coopération dans le domaine parlementaire    Le président de la République annonce la création prochaine de deux instances chargées de réguler l'importation et l'exportation    Saisie de 66 kg de cocaïne à Adrar    APN: le directeur de l'ONPO passe en revue les derniers préparatifs du hadj 1446h/2025    Hadj 2025 : le ministère de la Santé organise une journée de sensibilisation au profit des membres de la mission médicale    Maroc: la corruption est partout dans le royaume    Judo / Championnat d'Algérie juniors : CS Ouled El Bahia garçons et MC Alger filles sacrés par équipes    Ghaza: le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'alourdit à 50.944 martyrs    Projection en avant-première du film d'animation "Touyour Essalam", à Alger    Constantine : ouverture de la première édition des journées "Cirta court métrage" avec la participation de 12 œuvres cinématographiques    «Pour l'Algérie, c'est le moment idéal pour négocier un accord avec l'empire américain, qui est désormais en position de faiblesse»    Recrutement de surveillants de plages saisonniers    Apanage des seules élites algériennes francophiles    Avec 9 joueurs, l'ESS prive l'ASO d'une égalisation    L'Algérie exprime sa vive protestation suite à la décision de la justice française de placer en détention provisoire son agent consulaire en exercice    "Oueld E'ttir" un projet moderne pour une meilleure mise en valeur du patrimoine chaabi    Football: l'équipe du FLN, porte-voix de la Révolution algérienne    Un climat de terreur    Inhumation du Lieutenant-colonel Djoulem Lakhdar à Tissemsilt    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    150e Assemblée de l'UIP à Tachkent: la députée Farida Ilimi élue membre de la Commission de la santé    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    La Coquette se refait une beauté    Le Parlement persiste et signe    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Un rempart nommé ANP    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    Des partis politiques continuent de dénoncer la position du gouvernement de transition au Mali contre l'Algérie    Création «prochaine» de délégations de wilayas de la société civile    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Juste une parenthèse
Amputation de l'un des prénoms de Jean El Mouhoub Amrouche
Publié dans La Tribune le 12 - 06 - 2008

Le propos est peut-être mal placé vu la relative vieillesse de la publication du texte (la revue Awal) dont il sera question dans notre parenthèse (amputation onomastique (nom) de l'un des prénoms de Jean El Mouhoub Amrouche, numéro 30 de la revue), mais comme la lecture n'a pas d'âge et la bêtise non plus, dire ce qui interpelle est plus important que feindre ou geindre au nom d'une féroce intolérance qui enfièvre et d'un nationalisme à deux balles qui pollue l'avenir. Car, ce qui menace, c'est justement ce qui anime certains cercles puisant leur force dans ce genre d'orchestration dangereuse. Par ailleurs, cela pousse à mieux discerner ce qui empoisonne les valeurs fondamentales d'un pays sans cesse mises en danger par les pleureuses de Bigeard. Un lien fort intéressant est à mettre en exergue avec une certaine actualité en faveur d'un exécrable passé que des cercles veulent relancer ; la sauvage cupidité des maîtres du monde tolère même les plus dégueulasses besognes, à savoir la fête du crime et le chant du meurtre, la honteuse loi du 23 février en est un symptôme. Cela dit, l'intérêt est toujours à accorder aux zones d'ombre de la mémoire qui constitue même le socle d'une terre à dépoussiérer, parce que ennemie des nouveaux harkis, véritables dangers de la dignité péniblement arrachée sous la botte du mépris, ces questions représentent des péchés, des interdits à ne pas braver. Néanmoins, rien ne freine le désir de réparer et de défendre la mémoire des hommes vrais qui n'en finissent pas, malheureusement, d'être assassinés pour d'obscurs intérêts, rien ne justifie aucunement ce marchandage qui essouffle le sens critique ni l'altération de l'éthique au profit de l'économique –en fin de compte, il ne s'agit que du fric, le reste est littérature-.
La recherche et les travaux des universitaires, puisqu'il est important de signaler qu'un texte est l'objet de réflexion et de questionnements, doivent aiguiser ce sens de la réflexion. Malencontreusement, ils sont restés sans voix par rapport à quelques interrogations où il est essentiellement question d'éthique. Par malheur, ces réflexes ne font plus partie de nos habitudes universitaires, l'affairisme est la seule valeur qui tient lieu de credo.
Appuyée par les échansons de Faffa couleur Massu, cette nauséabonde entreprise trouve appui dans des universités asservies, reliée par des docteurs ès chitta. No comment. C'est une autre histoire. Contentons-nous de citer la prestigieuse revue Awal fondée par l'incorruptible Mouloud Mammeri et de souligner une remarque dont l'intention n'est pas de l'ordre de la polémique.
Le numéro 30 de cette revue, que dirige depuis quelques années madame Tassadit Yacine, est consacré à l'un des plus grands poètes algériens que l'histoire officielle a vomi et rejeté -intolérance exige- : Jean El Mouhoub Amrouche. Une initiative louable mais à lire avec beaucoup d'attention, car le moindre point peut être une réelle interrogation, comme par exemple le titre sans chercher à analyser sémiologiquement l'image, des éclaircissements nous aident à mieux comprendre les choses. Déjà complexe, la personnalité de Jean El Mouhoub Amrouche n'est pas si simple à saisir vu l'ambivalence de sa double appartenance, le foisonnement de son œuvre riche et multiple ainsi que son courageux parcours. Ce qui est frappant de prime abord dans ce numéro sans faire une plongée même s'il y a de très intéressantes analyses, c'est l'étrangeté de l'intitulé Jean Amrouche (1906-1962). Un lecteur attentif qui a lu la production et qui connaît un peu la vie de l'auteur de Cendres, ne s'empêchera pas de se poser ne serait-ce que la question du nom, une problématique qui a fait couler beaucoup d'encre pendant des années et qui lui a fait dire «besoin tragique d'avoir un nom». Cette remarque n'est liée qu'au seul besoin critique, juste un rappel d'un texte de Jean El Mouhoub Amrouche, écrit en pleine guerre de libération où il est question de son propre nom qui nous aide à mieux comprendre la complexité de l'homme : «Je suis Jean et El Mouhoub…», avril 1956. «Depuis dix-huit mois passés, des hommes meurent, des hommes tuent. Ces hommes sont mes frères. Ceux qui tuent. Ceux qui meurent. Je me nomme El Mouhoub, fils de Belkacem, petit-fils d'Ahmed, arrière-petit-fils d'Ahcene. Je me nomme aussi, et indivisément, Jean, fils d'Antoine. Et El Mouhoub chaque jour traque Jean et le tue. Et Jean chaque jour traque El Mouhoub et le tue. Si je me nommais seulement El Mouhoub, ce serait presque simple. J'embrasserais la cause de tous les fils d'Ahmed et d'Ali. J'épouserais leurs raisons, et il me serait aisé de les soutenir en un discours cohérent. Si je me nommais seulement Jean, ce serait presque simple aussi, je développerais les raisons de tous les Français qui pourchassent les fils d'Ahmed en un discours aussi cohérent. Mais je suis Jean et El Mouhoub. Les deux vivent dans une seule et même personne. Et leurs raisons ne s'accordent pas. Entre les deux, il y a une distance infranchissable». A lire ce texte et l'intitulé du colloque, la question s'est imposée d'elle-même : à quoi profite cette amputation onomastique ? Est-ce que Jean a traqué et a tué El Mouhoub ? La réponse résiderait peut-être chez les universitaires qui, au lieu d'engager des réflexions dignes, préfèrent faire carrière et ce, en sacrifiant l'essentiel pour des ignominies comme par exemple faire passer un discours néocolonialiste à travers un texte qui contredit totalement cette machination.
A. L.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.