L'ambassade d'Algérie en Libye rouvrira ses portes et un ambassadeur sera nommé. Pas dans l'immédiat mais dans un avenir proche, soit le temps de terminer les préparatifs nécessaires. Abdelkader Messahel, le ministre algérien des Affaires maghrébines, en a fait l'annonce hier, en Libye, où il était en déplacement. «L'Algérie veut rouvrir le plus tôt possible son ambassade en Libye», a déclaré Messahel lors d'une conférence de presse conjointe avec le vice-Premier ministre libyen, Ahmed Meitig, ajoutant qu'«un ambassadeur algérien auprès de la Libye sera nommé le plus tôt possible». Bien évidemment, la visite du ministre algérien dans ce pays voisin est la première depuis l'installation du gouvernement d'union nationale libyen, reconnu par les Nations unies et de nombreux pays européens. L'accord portant sur la mise en place de ce gouvernement d'union nationale a été signé au Maroc, en décembre 2015. L'Algérie qui, depuis le début du conflit, n'a pas cessé de multiplier les rencontres et les démarches pour une résolution politique de la crise, rejetant avec force toute proposition d'intervention armée, surtout pas celle où elle sera impliquée directement ou indirectement, continue dans la même démarche et réitère son appui pour «le pays frère». Messahel est d'ailleurs le premier représentant officiel d'un Etat de la région «arabe» à se déplacer à Tripoli, depuis la désignation du gouvernement d'union et la nomination de Faïez Serradj, à sa tête. Les autorités algériennes affichent un grand enthousiasme, voire de l'empressement, pour procéder à la réouverture de l'ambassade, fermée en 2015 suite à l'attaque à l'explosif qui l'a ciblée le 17 janvier, faisant 3 morts. Après quoi, une autre décision a été prise par l'Algérie de fermer son espace aérien aux vols en provenance de Tripoli «jusqu'à nouvel ordre». L'installation officielle du gouvernement d'union en Libye, après une longue période d'instabilité politique et sécuritaire, née de la rivalité entre plusieurs protagonistes (deux gouvernements, deux parlements et plusieurs milices constituées de groupes de rebelles), redonne l'espoir de voir la Libye renouer avec la paix et la stabilité. Le pays, complètement détruit après la disparition de son ex-dirigeant, Mouammar Kadhafi, a besoin de se remettre sur ses pieds et prendre le chemin du développement, aidé en cela par les Nations unies et d'autres pays. C'est dans cette optique que s'inscrit la démarche algérienne, n'ignorant pas les risques de nouvelles perturbations et les tensions en croissance, nourries par la présence des milices et autres opposants qui refusent la reconnaissance du nouveau gouvernement. L'Algérie s'y engage et c'est comme un défi qu'elle lance à Daech et d'autres organisations terroristes, entre autres ennemis de la paix dans le monde. K. M.