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Electre, la tragédie grecque dans toute sa splendeur, sur les planches du TNA Générale de la pièce de Sophocle produite par le Théâtre d'Oum El Bouaghi
Avec cette nouvelle production, le Théâtre régional d'Oum El Bouaghi a su créer une véritable dynamique de groupe tant dans l'adaptation que les prestations sur les planches Le Théâtre régional d'Oum El Bouaghi a présenté, lundi dernier, aux amateurs du 4e art la générale de la pièce Electre de Sophocle mise en scène par Ahmed Khoudi sur les planches du Théâtre national algérien. Durant plus d'une heure, le public présent a pu apprécier le puissant drame psychologique de l'auteur hellénique, incarné avec brio sur scène par les jeunes comédiens dans une mise en scène rigoureuse d'Ahmed Khoudi qui a démontré cette fois-ci sa grande maîtrise de l'une des œuvres la plus mythique de la tragédie grecque. Dans une adaptation rafraichissante, fidèle à la structure de l'œuvre originale, le metteur en scène et les comédiens ont relevé le défi d'offrir un spectacle de haute qualité dans une construction dramaturgique ficelée avec finesse, amplifiée par une progression d'intensité crescendo basée sur des ressorts dramatiques puissants. Ainsi, Electre, incarnée avec authenticité par Yasmine Feriek, est au cœur de cette toile d'araignée qui se tisse intelligemment, autour de Clytemnestre, interprété par Amina Bouziane Belhadj et son amant Egisthe, interprété par Achour Ramzi. Il a souligné la puissance du jeu scénique de Yasmine Feriek, qui a également été le symbole des chœurs omniprésents de la tragédie grecque en interprétant des solos de chants en harmonie avec le déroulement de la pièce. Elle a réussi à sublimer avec brio le personnage d'Electre, qui concentre toutes ses pensées à venger son père, Agamemnon, roi de Mycène, assassiné par sa femme Clytemnestre et son amant. Le bras armé de sa vengeance est son frère Oreste, incarné par Noureddine Kihal, dont elle attend le retour. Elle doit d'abord convaincre sa sœur Chrysothémis, jouée par Amina Feriek qui, bien qu'elle dénonce le stratagème dont a été victime son père, hésite à cautionner l'idée de vengeance. Mais au final Electre assouvis sa vengeance dans une scène finale d'une grande intensité. Il a souligné que l'ensemble des comédiens présents sur scène dont notamment Antar Zaidi, Sahraoui Céline, et Younès Jouani, ont démontré un grand talent tant au niveau de l'expression corporelle, de diction que du rythme de jeu. Au delà de la fatalité du destin ou de la malédiction divine, Electre de Sophocle met en relief une des plus emblématiques personnalités féminine au caractère bien trempé faisant preuve de ténacité, d'ingéniosité et de volonté infaillible , fidèle à ses convictions profondes, afin d'accomplir son désir de vengeance. L'expérience et le talent d'Ahmed Khoudi enseignant à l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle (Ismas), a été directeur du Théâtre régional de Béjaïa et de Tizi Ouzou. Il a mis en scène plusieurs œuvres théatrales réussies à l'instar de «La maison de Bernarda Alba» en 2007, «La maison de poupées» en 2006, «La Leçon», «La nuit du doute» en 2004 et «Ubu roi» en 2000. Avec cette nouvelle production, le Théâtre régional d'Oum El Bouaghi a su créer une véritable dynamique de groupe tant dans l'adaptation que des prestations sur les planches. Ainsi, tel un horloger, où le tic tac amenant inéluctablement à la scène finale fatale, le metteur en scène a su synchroniser parfaitement tant la direction des comédiens que la transmission des atmosphères dramaturgiques finement ciselée. S. B.