Le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce a indiqué, hier, sur les ondes de la Radio nationale que «quarante concessionnaires de véhicules ont été retenus pour bénéficier des licences d'importation sur les 80 postulants». M. Djellab a expliqué que «les 40 concessionnaires retenus par le comité chargé de l'attribution des licences d'importation de véhicules ne figurent pas dans le fichier des fraudeurs», ajoutant que le dispositif des licences d'importation des véhicules concerne uniquement les véhicules touristiques et ceux du transport de personnes (dix personnes ou plus) et de marchandises. Les engins de travaux publics ainsi que les véhicules importés par des professionnels à titre individuel, c'est-à-dire pour le fonctionnement de leurs entreprises, ne sont pas soumis à ce régime d'importation. M. Djellab a fait savoir que «ces licences seront signées, ce dimanche (hier), par le ministre du Commerce et qu'elles pourront être retirées par les concessionnaires agréés, à partir de lundi, auprès des directions des wilayas». Le représentant du ministère du Commerce a précisé, par ailleurs, que le quota total des véhicules importés annuellement ne devrait pas dépasser les 150 000, à raison de 30 000 par concessionnaire, et ce, quel que soit le nombre de marques représentées par lui. Il a rappelé que «suite à l'application du décret sur les licences d'importation, les véhicules font partie des produits soumis à ce dispositif à l'instar du ciment et du rond à béton». L'intervenant a souligné par ailleurs que le ministère du Commerce entend fortement encourager les investisseurs souhaitant se lancer dans les activités de montage ou de construction de véhicules dans le pays «les objectifs du dispositif des licences sont notamment l'assainissement du commerce extérieur, la rationalisation des importations, et l'encouragement à l'investissement et la substitution à l'importation par la production». Le même responsable a avancé que grâce à ce dispositif de licences, la facture d'importation des véhicules ne dépassera pas le montant d'un milliard de dollars en 2016, contre 3,14 milliards de dollars (265 523 véhicules importés) en 2015 et 5,7 milliards de dollars (417 913 unités) en 2014. Concernant les nouveaux concessionnaires, ils bénéficieront, durant leur première année d'activité, d'un quota de 300 unités par opérateur au lieu du plafond de 15 000 véhicules/an pour chacun des concessionnaires déjà en exercice. Mais, a-t-il ajouté, ces primo-concessionnaires devront attendre l'année 2017 pour obtenir les licences puisque le quota global annuel de 152 000 véhicules pour 2016 «est déjà épuisé». Détaillant le processus du traitement des demandes des licences, M. Djellab a expliqué que le Comité chargé de leur délivrance avait pris en considération plusieurs critères dont essentiellement l'agrément, le respect du cahier des charges et la situation fiscale. Selon lui, le quota-plafond par concessionnaire de 15 000 unités/an a également été fixé en fonction des marques et des constructeurs ainsi que des pays de provenance des véhicules. «Nous avons fait en sorte que les importations en provenance d'un seul constructeur ne dépasse pas le seuil de 15 000 unités/an», a précisé le même responsable. Dans ce sens, le responsable du ministère a ajouté qu'en plus du quota, chaque concessionnaire est tenu de respecter une valeur-plafond en termes d'importation. «Si nous fixons uniquement la quantité-plafond (par concessionnaire) et nous ne fixons pas de valeur-plafond (pour chaque concessionnaire), le dispositif n'aura pas de sens, puisque son objectif principal est surtout de rationaliser la facture des importations en limitant la sortie des devises», expliquera M. Djellab. Il a également fait savoir que les marques de véhicules autorisées à l'importation sont exclusivement celles contenues dans le cahier des charges régissant l'activité. Concernant les importations en général, le même responsable a indiqué que son ministère était en phase de préparation d'une liste des produits importés qui sont suspectés d'être surfacturés, afin de renforcer leur contrôle. La baisse des importations, amorcée dès 2014, résulte des décisions prises par le gouvernement afin de mettre fin à l'emballement de ces importations et assainir le marché de l'automobile qui avait connu des dysfonctionnements notables et des pratiques illégales. Parmi ces mesures, figurent les licences d'importation et un cahier des charges pour les concessionnaires, entré en vigueur en avril 2015, qui a réorganisé l'activité en imposant des règles relatives notamment au respect des normes de sécurité et de l'obligation d'importation auprès des constructeurs, tandis qu'un autre cahier des charges est en cours de préparation pour introduire l'activité d'investissement industriel par les concessionnaires dans la filière véhicules. A. K