Cela va mal du côté du complexe sidérurgique d'El Hadjar où les travaux de réfection accusent un retard considérable par rapport à la date butoir fixée pour son redémarrage, et qui est prévue pour la fin mai. En effet, la réfection du haut fourneau (HF), cœur battant du complexe, est confrontée à des problèmes d'ordre technique que la société italienne Ferretti n'est apparemment pas en mesure de prendre en charge. Des problèmes techniques sont apparus dans la partie centrale du HF rendant difficile son revêtement. Les équipes dépêchées par la société italienne n'en sont pas encore venus à bout et la situation perdure. «Visiblement, cette société n'a pas les capacités et encore moins les compétences pour intervenir dans pareille situation et nous craignons fort que les délais fixés pour le redémarrage du HF ne soient dépassés de plusieurs mois. Nous sommes en droit de nous demander sur quels critères a été choisie cette société qui apparemment n'est pas aussi performante qu'on nous l'avait affirmé», nous a confié un chef d'équipe travaillant sur le site. Kamel Djoudi, le P-dg d'Imetal, qui a sous sa coupe l'opération rénovation et réhabilitation du complexe sidérurgique, et supervise la mise en place du plan d'investissement d'un montant avoisinant le milliard de dollars, avait pourtant engagé des sociétés de sous-traitance du portefeuille de son conglomérat industriel pour accélérer les travaux et ainsi ne pas encombrer les équipes affectées à la réfection du HF. Cette mesure, qui a allégé quelque peu la charge de travail sur les groupes spécialisés, n'a pourtant pas permis d'avancer comme escompté. D'autres problèmes sont apparus pendant les travaux et nécessitent des avenants qui s'avèrent onéreux, grevant ainsi le budget alloué qui de ce fait ne peut plus faire face à ces dépenses supplémentaires imprévues, d'autant plus que le fameux milliard de dollars investi dans le projet a été amputé de près de 177 millions de dollars représentant la perte de change due à la dépréciation du dinar face aux devises fortes. Une situation inextricable à moins de renflouer cette enveloppe qui se rétrécit de jour en jour avec une perte de temps considérable qui compromet tout le projet. Les annonces tapageuses et les promesses faites au mois de mars dernier devant le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en visite sur le site et selon lesquelles le haut fourneau redémarrera à la fin du mois de mai ne seront donc pas tenues. Ouvriers et cadres sont déçus et craignent que la mise en service du complexe ne prenne encore des mois, ce qui aggrave la situation générale du complexe confronté à des problèmes de trésorerie. Les pouvoirs publics sont une fois de plus sollicités pour intervenir et redresser la barre, autrement ce serait une catastrophe sans précédent et dont pâtirait toute la région, car le complexe en est le poumon économique avec ses 5 000 travailleurs qui seraient ainsi mis au chômage avec toutes les conséquences que cela induit. M. R.