A l'arrêt depuis une année déjà, le démarrage des unités de production n'est pas pour demain Outre les ultimatums dépassés quant au redémarrage du haut-fourneau d'El Hadjar et ses unités, c'est l'avalanche de scandales enregistrés au sein de l'entité, qui confirme la non-reprise des activités de la sidérurgie à Annaba. C'est le cas de le dire dans ce cas de figure où les appréhensions du collectif des travailleurs se sont avérées justes. A l'arrêt depuis une année déjà, le démarrage des unités de production au sein du complexe sidérurgique n'est pas pour demain. Pour preuve, ce dernier vol enregistré la semaine écoulée, ciblant des outils, voire des pièces censées donner le coup du démarrage au HF et ses unités d'accompagnement. Ces derniers, abrités dans l'ACO 1 (aciérie à oxygène N°1), et composés de 18 gigantesques disjoncteurs avec afficheurs et trois automates, d'une technologie ultrasophistiquée, ont volés la semaine dernière. Ce vol, jusqu'à la mise sous presse, n'a pas encore livré tous ses secrets. Pour preuve, une enquête engagée par les éléments de la Gendarmerie nationale et la police scientifique relevant de la sûreté de wilaya d'Annaba, pour tenter d'élucider ce vol qui comme par hasard vient de cibler des équipements stratégiques pour le fonctionnement des installations électriques et de régulation. En somme, ces équipements de la CO1, servent d'intermédiaires entre le HF et les autres unités AMA, LAC, LAF et TSS entre autres, comme précisée par une source interne au complexe. Estimé à 17 milliards de centimes, ce matériel volé vient allonger la liste des vols dans le complexe. Signalons que l'usine vient d'enregistrer le troisième acte en l'intervalle de 6 mois! Une situation intrigante quant on sait que les équipements volés contiennent toutes les données des cycles de fonctionnement des installations. En l'absence de ses équipements, l'aciérie ne pourra jamais être remise en marche. Il faut dire que depuis que l'Etat algérien a récupéré le complexe sidérurgique d'El-Hadjar, ce dernier n'a fait que «produire» des scandales. Après les contraintes techniques survenues au niveau de la «circulaire», pièce maîtresse du haut-fourneau N°2 du complexe, lors de l'opération de réhabilitation, prise en charge par l'Etat, après sa renationalisation, la situation était liée à la défaillance de Ferretti, société italienne qui, bien que n'ayant pas rempli sa mission convenablement, après une présence de deux mois sur le site du complexe Imétal, s'est orientée vers l'arbitrage international et empoché un conséquent dédommagement. Puis vint le tour de Pirson, leader mondial dans les réfections, amorçant les travaux de rénovation des équipements du géant de l'acier. Cette opération n'a pas été sans conséquences sur le montant du marché. D'où, après une évaluation de 17 millions de dollars, la facture a été revue à la hausse d'environ 37 millions de dollars, dont 12 millions de dollars rien que pour la société britannique. Les 22 millions restants ont été répartis entre les autres sociétés étrangères et les sous-traitants algériens du complexe d'El Hadjar. Sans omettre de rappeler les difficultés de gestion et financières notamment d'Imettal El Hadjar. Situation affectée notons-le, par le financement des équipes spécialisées d'Afrique du Sud, Russie et Espagne, qui ont touché chacune un milliard de dollars, rien que pour une étude de diagnostic. Comme si ces défaillances de la réhabilitation du poumon du complexe ne suffisaient pas, pour que vienne s'ajouter ce troisième vol, apportant le coup de grâce à ce complexe orphelin d'une réelle politique de prise en charge, loin de toute considération mafieuse. C'est à se demander pour ce dernier cas de vol, s'il s'agit d'un acte de sabotage accompli par SMS, la société italienne qui, après l'échec de sa mission, a emporté ces équipements. Une thèse peu probable, car, comment n'a-t-on pas vu sortir des gigantesques disjoncteurs et trois automates? Autre probabilité, caractérisée par certains, de plus plausible, celle d'un vol orchestré avec une haute complicité incriminant dans ce sens la direction du complexe d'Imettal et/ ou la direction du groupe! La similitude des faits, le vol en l'occurrence, nous font rappeler le départ de Ferretti, en emportant avec elle le dossier d'assurance empêchant de ce fait la société mixte algéro-britannique, de procéder à l'opération d'essai. Du moins, c'est ce qui devait l'être... D'une manière ou d'une autre, ni le dossier d'assurance, encore moins les équipements volés, n'auraient pu faire renaître le complexe de ses cendres, car l'acte de sabotage comme rapporté par centaines sources est la seule alternative pour cacher le ratage d'une mission vouée à l'échec dès le départ. «Ils ont dépensé tous les fonds de l'investissement et du CPE, ils sont à court d'idées pour se justifier. Alors, le seul moyen est de saboter carrément l'opération», nous dit sous l'anonymat, un cadre de la direction générale d'Imettal et d'ajouter «tous les ultimatums donnés n'ont été que mensonge pour gagner du temps, pour bien se remplir les poches. Le redémarrage du complexe est le dernier de leurs soucis. Et ceci n'est un secret pour personne». Notre interlocuteur a tenu à préciser que l'approche de la date butoir quant à la reprise de fonction du HF, soit le mois de novembre 2016, a contraint ceux qui ont été sommés par le Premier ministre d'assumer cette responsabilité faute de quoi..., à trouver une solution pour faire face au retard du redémarrage du HF et ses annexes. En attendant l'aboutissement de l'enquête, le complexe sommeille dans le noir après un gaspillage de fonds au bonheur d'un staff de gestion, qui jusqu'à la mise sous presse est loin de tout compte à rendre envers les hautes sphères de l'état.