Elaborée à mi-chemin du deuxième mandat de Abdelaziz Bouteflika et soumise au débat pour enrichissement, la stratégie de politique industrielle n'a pas encore commencé à être appliquée sur le terrain. L'appareil productif industriel est toujours en attente d'un démarrage effectif. La panne persiste donc au moment où le marché national continue de s'ouvrir sur le marché extérieur avec, comme dernière étape, l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange. Une adhésion qui ne fera que soumettre la production nationale à une rude concurrence. Qu'aura à proposer l'Algérie dans le secteur industriel, un secteur toujours en léthargie ? Oui, on ne cessera de le rappeler, l'industrie algérienne est en léthargie. Les opérateurs économiques, les experts et les responsables du secteur ne cessent de le répéter. En parallèle, la relance tarde à venir. En attendant, de nombreuses filières succombent à l'abandon, entraînant la fermeture d'entreprises connues dans le passé pour être les fleurons de l'industrie algérienne. Face à la chute libre des groupes industriels publics, le privé ne démarre pas. Elles sont très peu nombreuses les sociétés industrielles privées à avoir réussi à se frayer une place sur la scène économique et à l'échelle mondiale. Tout porte à croire aujourd'hui que les politiques de relance et de développements industriels tracées dans le cadre de la stratégie industrielle et résumées dans le document «Réveil d'un géant» ont été remises au calendes grecques même si au niveau du département de Abdelhamid Temmar, on refuse de parler de report ou de deuxième mouture dudit document. Car, faut-il le noter, beaucoup d'encre a coulé au sujet de cette stratégie. Certains cercles ont parlé de report alors que d'autres ont carrément avancé qu'une deuxième mouture est en phase de préparation. Le plus important aujourd'hui c'est que les différents acteurs attendent le schéma directeur d'industrialisation. «Un schéma qui doit être le fruit d'une réflexion entre experts en gestion industrielle et des chefs d'entreprises publiques et privées», estiment les observateurs. Certes, le débat a été promis après la présentation de la stratégie mais, par la suite, les choses ont stagné, de l'avis même des hommes d'affaires interrogés à cet effet. Lesquels ont eu pour rappel à soumettre des propositions à travers les organisations patronales. Devrait-on donc attendre le prochain programme quinquennal pour voir les premiers résultats de cette stratégie ? La question s'impose, d'autant que depuis l'avènement de la crise économique mondiale, les décideurs n'ont cessé de relever la nécessité de mettre en place un système économique productif loin de la rente pétrolière. Ce système productif dépend essentiellement de la mise en place d'une stratégie industrielle viable et efficace. Une stratégie qui devrait se traduire sur le terrain par des plans d'industrialisation régionaux par secteur d'activité en prenant en considération les caractéristiques et les atouts de chaque région. S. I.