Avec le rétrécissement des budgets, les responsables de la culture à l'échelle locale se doivent une imagination supplémentaire pour peaufiner les programmes spécial mois sacré, avant d'entrevoir des soirées estivales, tempérées en matière de finances. Le temps n'est plus aux frais systématique. Et les artistes sont appelés à lâcher un peu… de lest Après une année intense d'activités artistiques à la faveur de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe 2015», la capitale de l'est se doit de trouver une grille appropriée pour maintenir cette dynamique qui faudra-t-il le souligner, s'est-elle éclipsée au lendemain du 19 avril passé lorsque Sfax, la ville tunisienne, aura pris le flambeau de l'évènement. Depuis, un silence de cathédrale frappe les salles de spectacles à Constantine. En premier lieu, tradition oblige, le Ramadhan devra amorcer les affiches. Du moins, c'est ce qui ressort des responsables locaux. La commission culturelle au niveau de l'assemblé communale a déjà tracé son programme nocturne pour le mois sacré. Il s'agit de la tenue de la quatrième édition d'El Inchad qui se tiendra à partir du 4e jour du Ramadahan à la place la brèche au centre-ville. «Nous avons peaufiné le programme de cette manifestation qui regroupe plusieurs formations locales et nationales. Pendant 21 jours Chaabi, Aissaoua, Inchad et Malouf devront animer la place», nous dira Karim Lounis, membre de la commission culturelle de l'Assemblée populaire communale (APC). En parallèle, l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) nous confiera par le biais de sa cellule de communication à l'échelle locale que l'affiche spéciale Ramadhan est en phase de concrétisation. Plusieurs troupes et chanteurs fouleront la grande salle le zénith à cette occasion. Une activité qui devra s'étendre au-delà du mois sacré, insiste-t-on. Des artistes qui participeront aux festivals mythiques de Timgad et de Djemila seraient attendus à Constantine. Il est clair que tous les efforts se focalisent sur les soirées nocturnes du mois en question. Les expériences antérieures, en matière d'animation en générale, confirment le manque d'intérêt vis-à-vis de la scène locale de cette période de jeûne. «Après le Ramadhan, la population boude généralement les plateaux faute d'originalité. C'est le même plat qui s'offre à les rendre indigestes. Il faut aller chercher d'autres perspectives artistiques pour égayer les scènes», estime un citoyen. L'été devra accueillir des plannings artistico-culturels en adéquation avec la saison. Etant donné les opportunités financières offertes en ces temps de vache maigre, des esquisses seraient vouées à une réduction minimum. Les cachets seraient revus à la baisse et le nombre de troupes amenuise pour éviter des dépenses supplémentaires. Les caisses des collectivités et des directions et offices de la culture sont enjointes à une logistique minutieuse dès lors que le ministère ne s'interfère pas d'une façon directe sur les finances régionales. Latitude est concédée aux gestionnaires locaux pour «se débrouiller» et garnir les scènes artistiques durant cette période avec les moyens dont ils disposent. Et si l'on sait que l'engagement en la matière se fait rare dans le paysage algérien, il reste peu d'alternatives aux responsables pour meubler un agenda estival assez étendu. Certains jugent que l'implication des associations fera tourner en boucle les plateaux. Encore que celles-là bénéficient de rare soutien annuel malgré leur dévouement à transmettre divers rudiments des arts. C'est l'alternative pour combler un fossé jusqu'ici «maquillé» par des dépenses alléchantes contre une simple figuration de «stars». Filantes. N. H.