La trêve a permis à un convoi d'aide humanitaire d'entrer dans cette ville syrienne qui se trouve à 10 km au sud-ouest de Damas et qui est l'une des localités assiégées depuis longtemps, le régime tentant en vain depuis fin 2012 de reprendre la cité stratégique aux rebelles. Il s'agit là du premier convoi d'aide humanitaire depuis le début du siège par le régime L'étau se resserre autour de l'EI. Les forces kurdes appuyées par la coalition internationale ont ouvert un nouveau front contre le groupe Etat islamique dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie. Les combattants arabes et kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont lancé avant-hier l'assaut pour reprendre à l'EI la ville de Manbij, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh). Cette ONG, qui s'appuie sur un réseau de sources dans le pays, a affirmé que quinze civils, dont trois enfants, avaient été tués à Manbij dans les raids aériens de la coalition dirigée par les Etats-Unis. Mais il n'était pas possible de vérifier ces affirmations. «Ces 24 dernières heures, les FDS ont repris neuf villages et plusieurs champs à l'ouest de l'Euphrate», et elles se trouvent désormais à 18 kilomètres de Manbij, sous emprise de l'EI depuis 2014, a précisé l'ONG. Après avoir lancé le 24 mai une offensive contre l'EI dans la province de Raqa, les FDS semblent ainsi étendre à l'ouest, dans la région d'Alep, leur combat contre le groupe extrémiste qui occupe de vastes régions de Syrie. Dans la province septentrionale de Raqa, les FDS, soutenues par l'aviation de la coalition internationale, avancent lentement face à l'EI, mais sans avoir encore enregistré des gains stratégiques. La province de Raqa est contrôlée en grande majorité par l'EI, alors que celle d'Alep est partagée entre plusieurs protagonistes - rebelles, régime, EI, Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) et les FDS. Selon l'Osdh, le gros des forces participant à l'offensive est constitué par des Kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG). Hier, des milliers de rebelles soutenus par les Etats-Unis ont lancé une offensive sur les positions de Daech dans le nord de la Syrie. Cette opération doit durer plusieurs semaines. Selon des interlocuteurs américains de Reuters, des conseillers militaires US assistent les rebelles et la coalition assure leur soutien aérien. L'objectif de l'opération consiste à déloger les djihadistes de la zone frontalière turco-syrienne. Plus tôt dans la journée d'hier, le ministère de la Défense russe avait annoncé une trêve de 48 heures, décidée à l'initiative de la Russie et coordonnée avec Washington et le régime de Damas, afin de permettre l'entrée de l'aide humanitaire à Daraya. Et effectivement, la trêve a permis à un convoi d'aide humanitaire d'entrer dans cette ville syrienne qui se trouve à 10 km au sud-ouest de Damas et qui est l'une des localités assiégées depuis longtemps, le régime tentant en vain depuis fin 2012 de reprendre la cité stratégique aux rebelles. Il s'agit là du premier convoi d'aide humanitaire depuis le début du siège par le régime. Des membres de l'ONU et du Croissant-Rouge syrien ont accompagné le convoi dans la ville contrôlée par les rebelles, près de Damas. Il faut dire que des millions de Syriens souffrent de la faim. L'ONG Médecins sans frontières (MSF) estime qu'il pourrait y avoir près de deux millions de personnes touchées, ce qui représente environ 10 % de la population totale de la Syrie avant la guerre. Environ 90 % des deux millions de civils concernés sont assiégés par le régime syrien. Dans la ville de Deir al-Zor, le groupe Etat Islamique (EI) règne sur quelque 200 000 personnes, la branche d'Al-Qaïda en Syrie et les rebelles syriens assiègent les villages de Foua et Kefraya, qui comptent environ 20 000 personnes. Mais le réseau du régime est le plus serré. Dans ces zones, des personnes sont mortes de faim, en particulier des enfants et des personnes âgées, alors qu'elles ne sont même pas à une heure de route de Damas, où la vie continue relativement normalement. R. I.