A trois semaines du référendum qui verra les Britanniques se prononcer sur le maintien de leur pays dans l'Union européenne, le patron de Deutsche Börse, en passe de racheter le LSE, estime qu'un Brexit ne remettrait pas en cause le leadership mondial de la place financière de Londres. A trois semaines du référendum qui verra les Britanniques se prononcer sur le maintien de leur pays dans l'Union européenne, le patron de Deutsche Börse, en passe de racheter le LSE, estime qu'un Brexit ne remettrait pas en cause le leadership mondial de la place financière de Londres. La date du 23 juin approche à grands pas et, avec elle, l'éventualité d'un Brexit, c'est-à-dire d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, si les Britanniques font ce choix lors du référendum qui aura lieu dans trois semaines. Pas de quoi tourmenter Carsten Kengeter, le patron de Deutsche Börse, laquelle est en passe de racheter le LSE (London Stock Exchange), l'opérateur de la Bourse de Londres. «Un Brexit ne changerait rien au fait que Londres resterait la plus importante place financière du monde», affirme Carsten Kengeter ce vendredi 3 juin, dans un entretien au quotidien allemand Handelsblatt. Et d'ajouter : «Les interconnexions mondiales (de la place londonienne) seraient toujours là après un Brexit», et ce même si ce scénario de sortie serait «un énorme coup dur pour l'Union européenne comme pour la Grande-Bretagne». Inquiétudes en France. Pour rappel, Deutsche Börse et LSE avaient annoncé en mars leur intention de fusionner. «L'issue du référendum ne conditionne pas la fusion (...). «Et si la Grande-Bretagne choisissait le Brexit, les connections entre Francfort et Londres seraient au moins aussi importantes que jusqu'à présent», ajoute Carsten Kengeter. Néanmoins «avec un Brexit, le cadre réglementaire de la fusion changerait, nous devrions peut-être adapter notre projet à une nouvelle réalité», nuance le patron de Deutsche Börse. Ce projet de rapprochement entre Deutsche Börse et le LSE, qui donnerait naissance à un poids lourd mondial de la bourse, suscite des inquiétudes en France. Pas plus tard que le 30 mai, à l'issue de la quatrième réunion du Comité Place de Paris 2020, Gérard Mestrallet, président de Paris Europlace, Michel Sapin, ministre des Finances, et François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, ont souligné les risques que ce projet de fusion, en l'état, soulève en matière de concurrence et de stabilité financière, du fait notamment du poids cumulé des deux fiancés dans les opérations de compensation. «Les chambres de compensation des deux Bourses ne seront pas fusionnées», rétorque Carsten Kengeter. «Les contrôles seront facilités parce que les deux Chambres opéreront selon les mêmes standards. Globalement le système sera plus stable», selon lui. La fusion doit encore être approuvée par plusieurs autorités de la concurrence, et par Bruxelles, ce qui pourrait prendre encore des mois. C. L. In latribune.fr