Photo : Riad D'année en année, les projets en association (Sonatrach-compagnies pétrolières et gazières étrangères) augmentent. En nombre et en valeur. La crise financière mondiale actuelle va-t-elle influencer cependant le rythme de partenariat d'association ? C'est possible, disent certains. Le denier avis d'appel d'offres en date, mettant en compétition seize périmètres d'hydrocarbures, n'a pas fait courir beaucoup de sociétés, même s'il y eut des compagnies de haute facture dans cette compétition, à l'exemple de GB Group (Grande-Bretagne), ENI (Italie), Gazprom (Russie) et EON Ruhrgas (Allemagne). Ces entreprises ont décroché d'importants contrats d'exploration pour un investissement estimé à 272 millions de dollars. Ce sont les premiers contrats signés dans le cadre de la nouvelle législation pétrolière adoptée, est-il utile de le rappeler, par l'APN en 2005. Ils traduisent en fait «l'aboutissement d'un processus», qui a commencé en janvier 2008, par le lancement de l'opération de préqualification des compagnies pétrolières par Alnaft, suivi en juillet 2008 du lancement de l'appel à concurrence puis de l'ouverture des plis en décembre 2008. C'est presque une année pour faire aboutir une telle opération. Est-ce long ? Satisfaisant ? Pour le ministre de l'Energie et des Mines, le développement d'approche exploratoire appropriée reste le «meilleur moyen» d'arriver à des «découvertes conséquentes» qui permettent aux uns et aux autres de réaliser leurs objectifs. Chakib Khelil souligne que la consistance des offres proposées et retenues, dans le cadre de cet avis d'appel d'offres, ainsi que les postulants finaux, sont «amplement révélateurs» de l'intérêt exprimé par les compétiteurs. Pourtant, la conjoncture est «très défavorable» sur le marché mondial, un facteur qui a «relativement impacté ou déterminé» parfois la décision finale de certains acteurs potentiels, révèle-t-il. Dans la pétrochimie, l'usine d'ammoniac, réalisée en partenariat entre Sonatrach et le groupe omanais Suhail Bahwan Group holding ILC (SBGH) est l'un des projets les plus marquants de ces dernières années. Ce sera une entité mixte, El Djazaïria El Omania lil asmida, chargée de la réaliser. Cette société, produit d'une association, est détenue à hauteur de 51% par SBGH et de 49% par Sonatrach. L'usine d'ammoniac, c'est trois milliards de dollars supportés à concurrence de 70% par un pool de banques locales, dont le chef de file est le CPA, le reste par les deux associés en fonds propres. L'ammoniac issu du complexe est transformé en urée avant qu'il soit exporté sur la base de contrats off take. Mais il est possible qu'il soit exporté en liquide. Dans les clauses du contrat d'association, il est également question d'exporter des produits finis via une nouvelle jetée, à financer et à réaliser par le groupe Sonatrach seul et dont l'utilisation sera facturée à la société mixte de production. D'autres projets, d'autres contrats d'association ont été également conclus ces dernières années. Mais de tous les projets en association, l'un a fait couler beaucoup d'encre : Gassi Touil. Ce projet, repris aujourd'hui par Sonatrach, devait être réalisé, initialement, en association avec le groupement espagnol Repsol et Gas Natural. Un partenariat qui tourné court, au regret des deux associés.