«Embaucher pour embaucher», c'est fini. C'est la nouvelle option que compte appliquer le gouvernement en matière d'emplois. En d'autres termes, l'ère sera à l'emploi économique et non à l'emploi social. Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale l'a affirmé lundi dernier à l'occasion de la 12e réunion du Réseau international des instituts de formation dans le domaine du travail. Mais comment passer de la première à la deuxième option ? Selon Louh, c'est à travers l'octroi d'aides financières aux jeunes pour la création de leurs propres entreprises, c'est-à-dire en encourageant l'esprit de partenariat chez les jeunes, de manière à mettre fin à l'emploi précaire, notamment l'informel. La vision actuelle est donc plus économique que sociale. Les moyens actuels sont-ils suffisants pour appliquer cette nouvelle vision ? «Nous voulons fonder une économie hors hydrocarbures en offrant la possibilité aux jeunes de créer leurs propres entreprises», a avancé Louh à propos de cette nouvelle politique. Il sera donc question d'utiliser l'argent du pétrole pour booster la créativité et la productivité, non pour faire du social dans le domaine de l'emploi en comptant sur les banques. Des institutions qui se sont à maintes reprises montrées réticentes aux demandes de crédits des jeunes chômeurs dans le cadre des différents programmes de lutte contre le chômage (ANSEJ, ANGEM). Les banques ont en effet bloqué de nombreux projets dont une grande partie a été abandonnée à mi-parcours. Il faut le reconnaître, les banques ne jouent pas le jeu et ne facilitent pas l'application des programmes du gouvernement en matière d'emploi. Déjà qu'elles sont pointées du doigt par les opérateurs économiques. Le fonds de garantie, en dinars, créé par l'Etat pour encourager les banques à octroyer des crédits aux jeunes investisseurs, n'a d'ailleurs pas changé grand-chose en 2008. Certes, Louh semble confiant à ce sujet, mais les différentes expériences des jeunes promoteurs avec les banques sont là pour témoigner que les banques ne coopèrent pas. Même les différentes notes de conjoncture de la Banque d'Algérie évoquent l'hostilité des banques à financer l'économie nationale. Comment pourrait-on alors inciter ces banques à financer des projets portés par de jeunes chômeurs sans expérience ? C'est à ce niveau que réside le hic, il ne faut pas se voiler la face. Car, développer l'entrepreneuriat nécessite une série de mesures. Au-delà de l'aspect financier lié à l'engagement des banques, d'autres points sont à prendre en considération. L'entrepreneuriat est le résultat de plusieurs facteurs plus ou moins complémentaires, entre autres la création d'entreprises. Une création qui dépend à son tour de plusieurs facteurs. C'est le parcours du combattant … S. I.