Le gouvernement reconnaît officiellement l'échec des mécanismes mis en place pour répondre aux aspirations des jeunes qui constituent plus de 70% de la population à la recherche d'emploi. Quelle politique faut-il adopter pour endiguer le phénomène du chômage ? Le gouvernement semble être mal à l'aise concernant cette question. Il est en train de tester des formules, mais les résultats ne suivent pas. L'émigration clandestine, la toxicomanie, l'apparition du phénomène des kamikazes… contredisent tous les chiffres et les discours officiels sur « la relance économique et la création de postes d'emploi ». La prise en charge de la jeunesse bat de l'aile. Le gouvernement reconnaît officiellement l'échec des mécanismes mis en place pour répondre aux aspirations des jeunes qui constituent plus de 70% de la population à la recherche d'emploi. C'est toute une politique qui s'effondre. En effet, en examinant mardi la nouvelle stratégie de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage, le gouvernement avoue cette réalité. Les dispositifs destinés à la création de postes d'emploi salariés, en l'occurrence le CPE, les ESIL et les emplois saisonniers, n'ont pas donné les résultats escomptés. Le gouvernement décide alors de les remplacer. Pourquoi ? Ces dispositifs appliqués depuis plus de huit ans n'arrivent pas à assurer des emplois stables. Pis encore, ils ne garantissent même pas le salaire minimum aux jeunes qui en bénéficient. Des milliers de jeunes (diplômés des universités ou des écoles de formation professionnelle) ayant accédé à l'un de ces trois dispositifs se retrouvent au chômage une fois leurs contrats arrivés à terme. Rémunérés à 8000 DA/mois (pour ceux insérés dans le CPE), 5000 DA, 4000 DA et 3000 DA pour les bénéficiaires des autres dispositifs, ces jeunes quittent leur « emploi » sans acquérir l'expérience qu'ils sont censés avoir à la fin de leur contrat. Raison : l'encadrement et la formation ne sont pas prévus dans le cadre de cette politique. Des postes éphémères Selon les spécialistes, les emplois créés dans le cadre de ces dispositifs sont éphémères. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, l'a reconnu. « Le taux de recrutement dans le cadre des anciens dispositifs ne dépasse pas 12% », déclare-t-il. D'où l'idée d'élaborer la nouvelle stratégie qui, affirme-t-il, est basée sur « une approche économique ». Visant à générer 450 000 emplois annuellement, dont 190 000 emplois permanents, cette nouvelle politique, souligne le ministre, prévoit de « nombreuses mesures susceptibles de mettre un terme à la précarité » caractérisant le marché du travail. La première mesure consiste en la création du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP). Sous forme de trois contrats d'insertion, à savoir le CID (contrat d'insertion des diplômés), le CIP (contrat d'insertion professionnelle) et le CFI (contrat de formation insertion), le DAIP, précise le ministre, a pour but de traiter efficacement le chômage des jeunes. Même la rémunération octroyée aux bénéficiaires de ces contrats sera également revue à la hausse. La stratégie donne aussi l'importance à la formation sur site des nouvelles recrues. Pour encourager les employeurs à embaucher plus de jeunes, le gouvernement prévoit aussi de leur proposer des contrats de travail aidé (CTA). « Ce contrat assure aux employeurs une contribution de l'Etat au salaire du jeune diplômé, de façon dégressive et pendant une durée de 5 ans », ajoute encore Tayeb Louh. C'est le passage d'un contrat d'insertion à un contrat de travail aidé. Cela en plus de la réduction des charges patronales. Toujours dans le cadre de cette politique, le gouvernement compte appuyer également le développement de l'entreprenariat. Cette stratégie réalisera-t-elle les objectifs tracés ? Selon le ministre, son aboutissement est tributaire de la réussite des plans et des réformes engagés dans différents secteurs.