Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale était l'invité samedi soir du forum de l'ENTV. L'occasion pour Tayeb Louh de revenir sur la stratégie et le nouveau dispositif de l'emploi mais aussi sur la réforme de la Sécurité sociale. Invité à expliquer comment le gouvernement allait s'y prendre pour créer 500 000 emplois, le ministre évoquera les différents dispositifs revisités dernièrement et qui ont fait l'objet d'une prise de décret exécutif publié dans la dernière édition du Journal officiel (n°23), dont nous citerons celui relatif à l'insertion des jeunes diplômés. Lesquels doivent déposer leur dossier au niveau des Directions de l'action sociale. Avec tout de même cette épée de Damoclès qui est la justification par le postulant au contrat d'insertion de sa situation à l'égard du service national. Cela, au moment où le président de la République vient de supprimer cette condition pour toute embauche. Une contradiction qu'il s'agira certainement de lever. Le ministre du Travail évoquera également le rôle des entreprises économiques dans la création d'emplois avec tous les avantages inhérents dont elles pourraient bénéficier aux termes de la loi relative à l'encouragement de l'emploi. «Les entreprises économiques ont contribué à la création de 40 000 offres d'emploi en dix jours», a-t-il indiqué. La création d'emplois intervient également par le biais de l'ANSEJ et de la CNAC par l'émergence de microentreprises. Ainsi, selon l'ex-président du Syndicat national des magistrats, ce sont pas moins de 300 000 emplois qui ont été créés par ces microentreprises. Toutefois, M. Louh ne précise pas si ce sont des emplois permanents ou à durée déterminée. Ce qui consacre la précarité. Toujours dans ce même registre, le ministre a abordé la question de l'emploi dans le sud du pays. Une situation qui a engendré des émeutes et la contestation notamment contre les agences de placement. Lesquelles, selon l'invité de notre consœur Soraya Bouaamama, ont toutes été dissoutes. Concernant l'avant-projet du code du travail, l'hôte de l'ENTV a indiqué qu'il a été finalisé et qu'il reste seulement à le soumettre aux partenaires sociaux pour enrichissement. Abordant le domaine de la Sécurité sociale, le ministre a affirmé que le nouveau dispositif de la carte Chiffa appliqué dans les cinq wilayas pilotes est bien huilé. «Ce sont pas moins de 1000 pharmacies qui y ont adhéré», a-t-il déclaré. Puis, il précisera que, par rapport à l'amélioration de la Sécurité sociale, plus aucune chaîne n'est constatée au niveau des centres payeurs. Pourtant, il suffit de faire un tour au niveau de certains d'entre eux dans quelques quartiers de la capitale (Brossette, pour ne prendre que cet exemple) pour se rendre compte que les files d'attente se forment dès 7h30. Et ce sont surtout les personnes âgées qui prennent leur mal en patience, le temps que le centre ouvre ses portes pour les accueillir, soit pour les remboursements, soit pour subir un contrôle médical lorsque la facture du médicament dépasse les 1 500 DA. F. A.
Précisions de Mme Louisa Hanoune Suite à la publication de l'article intitulé «Hanoune en guerre contre la loi sur la concurrence», rendant compte dans votre édition du samedi 17 mai du rapport d'ouverture de la réunion du bureau de wilaya d'Alger du Parti des travailleurs, je vous prie de faire insérer les précisions suivantes, mes propos ayant été mal traduits (de l'arabe vers le français) : J'ai informé du contenu dangereux et anti-constitutionnel du projet d'amendement à la loi portant biens domaniaux que le ministre des Finances a déjà présenté à l'APN, et dans lequel il introduit, sous couvert d'encourager l'investissement, la cession de ces biens et le système de concession pour une durée pouvant aller jusqu'à 60 ans au profit y compris des étrangers, considérant que l'accord avec l'UE et les conditionnalités de l'OMC interdisent toute discrimination, cette orientation ouvre donc la voie devant le retour des colons puisqu'ils pourront s'approprier les biens de l'Etat, faisant partie de la propriété de la collectivité nationale, j'ai expliqué que nos préoccupations sont partagées par des députés d'autres groupes et que nous avons déposé plusieurs amendements, dont l'intégration du droit de préemption au profit de l'Etat dans le cahier des charges. Et c'est sur ce projet de loi précis que j'ai annoncé que nous mènerons une campagne de signatures s'il était adopté en l'état. En revanche, je n'ai à aucun moment cité le ministre de l'Agriculture, car je n'ai abordé la question des terres agricoles, qui a été retirée du projet de loi sur les biens domaniaux, qu'en rapport avec la position de l'UNPA qui s'oppose, à juste raison, à la vente des terres. En effet, le projet de loi relatif à cette question n'ayant pas encore été présenté en plénière à l'APN, je ne pouvais porter de jugement là-dessus. Quant aux privatisations, revenant sur la question orale que j'ai posée au ministre de l'Industrie, j'ai relevé qu'il n'a pas répondu concernant les emplois perdus, dont 15 000 uniquement dans le complexe d'El Hadjar, et sur celui des entreprises fermées suite à leur privatisation. Et j'ai informé qu'une demande de débat général a été introduite, rappelant que la loi oblige le ministre à présenter un bilan annuel devant les députés. Quant au droit de préemption au profit de l'Etat sur les entreprises cédées, j'ai informé que le ministre de l'Industrie a déclaré qu'il allait l'introduire.