Le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de leur pays de l'Union européenne (Brexit) est tombé hier tel un couperet sur le monde économique et financier de la planète. Le Brexit qui a été écarté par les sondages quelques heures avant les résultats du référendum organisé jeudi dernier par le Royaume-Uni s'est avéré une triste réalité que devraient affronter les principaux dirigeants de l'UE. La chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, François Hollande, ont dit regretter cette décision du peuple britannique de ne plus faire partie de l'UE. Les deux dirigeants européens n'ont pas caché aussi leurs craintes quant aux conséquences de cette décision sur les économiques des pays de l'Europe. Les coups n'ont pas tardé d'ailleurs à tomber poussant les indices des principales places financières à des niveaux abyssaux. Les monnaies européenne et britannique, la livre et l'euro, ont, elles aussi reçu de sérieux coups chutant à des niveaux historiquement bas face au billet vert. Si les effets immédiats du Brexit se sont limités pour le moment aux marchés financiers et aux prix des matières premières, les économistes, qui ne perdent pas de vue le risque de l'effet domino, insistent sur les échanges commerciaux et socioéconomiques qui risquent d'être compromis. Selon les statistiques disponibles, 50% des exportations britanniques vont vers l'UE et près de 10% des exportations françaises à titre d'exemple, vont vers le Royaume-Uni. Coté mobilité des travailleurs, l'on estime à 250 000 à 300 000 leur nombre au Royaume-Uni. Après le Brexit, le statut de ces travailleurs, tout comme celui du Royaume-Uni en Europe devra être révisé. Les observateurs relativisent cependant et jugent que les relations économiques post-Brexit dépendront de la volonté des deux parties. En ce sens que l'UE au cas où elle chercherait à punir le Royaume-Uni déciderait d'instaurer des droits de douane sur les produits britanniques. Des économistes résument : «Les conséquences dépendront du type d'accord qui sera mis en place entre les deux pays.» Dans le cas le plus favorable, «où l'on maintient un marché unique, il n'y a pas de conséquences pour le marché de l'emploi britannique et ses millions d'emplois liés aux exportations». Mais en attendant les négociations qui devraient durer plus d'une année entre les deux parties, il faut relever que les entreprises n'ont pas tardé à réagir. C'est le cas notamment de la banque de Hsbc et JP Morgan qui entendent réduire leurs effectifs au Royaume-Uni. Dans l'attente de la suite des événements notons que les marchés européens se sont tous effondrés hier à l'ouverture à la suite de l'annonce de la victoire du Brexit. 10% de chute pour la Bourse de Paris, et celle de Francfort et plus 7% pour Londres. L'onde de choc a gagné toutes les places européennes. Des économistes ont même estimé que le choc était du même ordre de grandeur qu'au moment de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en 2008. «C'est l'un des plus gros chocs sur les marchés de tous les temps», estiment des analystes pour qui «les répercussions du vote vont se faire sentir dans le monde entier. L'ampleur des dégâts est difficile à évaluer mais il sera probablement plus important que tous les événements survenus depuis la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008». S. B. /Agences