Au programme de la journée : nettoyage de la salle pour certains, préparation des aliments pour d'autres, cuisson du f'tour, mission d'un autre groupe et préparation des tables pour d'autres bénévoles. A 17 heures, le repas doit être prêt, les tables dressées et le restaurant fin prêt pour recevoir les jeûneurs. La responsable de la cuisine et le coordinateur de l'action d'El If'tar sont les premiers à se présenter sur les lieux, situés à proximité de la Grande-Poste. «La veille, en fin de soirée, on se réunit pour faire le point, l'évaluation, puis établir le menu du lendemain. C'est de la sorte que fonctionne notre travail» Il est onze heures en ce douzième jour du mois sacré. Dans le local, converti en un restaurant de la Rahma du Croissant-Rouge algérien (CRA) au chef-lieu de Constantine, les bénévoles devant assurer les préparatifs du f'tour au profit des démunis, ceux qui sont de passage et des sans domicile fixe (SDF) commencent à affluer. Au rendez-vous durant tout le mois de Ramadhan pour assurer un certain bien-être aux nécessiteux, Mourad, Salah, Malik, Fares, Hacéne et tant d'autres, salariés, étudiants, et même chômeurs forment l'équipe des bénévoles du CRA qui assure, à travers les cinq restaurants ouverts, des repas de rupture du jeûne. Ils sont engagés depuis des années auprès du CRA. Pour eux, le Croissant-Rouge n'est ni plus ni moins qu'une seconde famille où toute les générations sont représentées. Au programme de la journée : nettoyage de la salle pour certains, préparation des aliments pour d'autres, cuisson du f'tour, mission d'un autre groupe et préparation des tables pour d'autres bénévoles. A 17 heures, le repas doit être prêt, les tables dressées et le restaurant fin prêt pour recevoir les jeûneurs. La responsable de la cuisine, Mounira Djerida, et le coordinateur de l'action d'El If'tar, Messaoud Laâchab, sont les premiers à se présenter sur les lieux, situés à proximité de la Grande-Poste. «La veille, en fin de soirée, on se réunit pour faire le point, l'évaluation, puis établir le menu du lendemain. C'est de la sorte que fonctionne notre travail», détaille à l'APS Ali Abdennour, le président du comité du CRA de Constantine. Une belle image d'une solidarité sans limites Dans une organisation exemplaire, les petits groupes s'affairent à accomplir leurs missions dans la bonne ambiance. Illustrant une belle page de solidarité sans limites de beaucoup d'Algériens et reflétant une action citoyenne bien ancrée dans la société, les bénévoles se surpassent pour être au rendez-vous. Pour Saliha, qui a intégré le CRA à la fin des années 90, l'ambiance y est «conviviale». «Le bénévolat coule dans mes veines, impossible de m'en passer», confie-t-elle. Tout en assurant le nettoyage de la salle, Fouad, la vingtaine fraîchement entamée, lance : «Je suis là pour aider les nécessiteux, nous sommes en vacances donc c'est mieux que de ne rien faire». «Je fais toujours en sorte de prendre mon congé le mois de Ramadan, pour me consacrer pleinement à cette opération humanitaire. Pour moi, c'est sacré», précise Billal, administrateur dans un établissement public. Repas, convivialité et bonne humeur Le temps passe vite et l'équipe des bénévoles semble calculer ses actions pour être à temps. Aux environs de 18h, la circulation automobile commence à diminuer au centre ville de Constantine, celle des personnes aussi. Les petits groupes de nécessiteux désireux de prendre leur f'tour dans le restaurant du CRA commencent à se former au jardin public Benacer, à quelques mètres des lieux. Hommes, femmes, jeunes et enfants «guettent» de loin l'ouverture de la porte. A peine quelques minutes avant la rupture du jeûne. Un certain stress s'installe, même si les tables sont déjà préparées, bien garnies de salade, de h'miss, de bourek et de plusieurs marques de boissons gazeuses, des jus et de l'eau minérale en attendant de servir l'incontournable chorba au frik. Les jeûneurs commencent à prendre place quand l'écho de l'Adhan se fait entendre de plus en plus. Telle une ruche, le restaurant est soudainement animé, les bénévoles, aux petits soins, «sillonnent» les tables des jeûneurs, servant le met retenu pour ce douzième jour du mois de piété. Les jeûneurs, une centaine, venus seuls ou en familles, semblent avoir tissé des liens. Des femmes échangent des propos entre elles, quand beaucoup d'hommes mangent rapidement, dans le silence, et emportent avec eux une autre portion pour anticiper le s'hour. Les jeûneurs approchés par l'APS affirment qu'ils sont pleinement satisfaits par l'accueil et la qualité de repas offerts. Une mère, accompagnée de ses deux jumelles de sept ans, atteste que la convivialité des lieux l'a encouragée à venir prendre son repas dans ce restaurant. «Les gens du CRA sont très généreux avec moi et mes filles», souligne-t-elle. Au deuxième jour du Ramadhan, le restaurant de la rahma du côté de la Grande-Poste avait accueilli plus de 1200 personnes. A travers les cinq restaurants du CRA à Constantine, le CRA propose 15 000 repas tout au long du mois sacré, précise M. Abdennour qui soutient qu'à côté de l'apport de l'Etat dans le financement de ce genre d'opérations, beaucoup de bienfaiteurs y contribuent, à travers leurs aides, à perpétuer une tradition ancrée, mais également une mission essentielle du Croissant-Rouge. Il est 20h30, les lieux se vident de plus en plus. Les bénévoles du CRA actifs et débordant d'énergie s'affairent à débarrasser les tables quand une autre équipe s'occupe de la vaisselle. Juste après, la réunion quotidienne se tient. Au programme : l'évaluation de la journée, l'établissement du menu du lendemain et puis la répartition des tâches et des missions. Vite fait, bien fait, les jeunes et les moins jeunes au grand cœur prennent note de leur tâche pour le lendemain et se quittent dans la bonne humeur. Demain est un autre jour pour la solidarité et les bénévoles du CRA entendent bien honorer leurs engagements. APS