Vers 19 hn Dans le local, converti en restaurant de la rahma du CRA à Constantine, les bénévoles devant assurer les préparatifs du f'tour au profit des démunis, de ceux qui sont de passage et des sans domicile fixe (SDF), commencent à affluer. Au rendez-vous durant tout le mois de ramadan pour assurer un certain bien-être aux nécessiteux, Mourad, Salah, Malik, Fares, Hacéne et tant d'autres, salariés, étudiants, et même chômeurs forment l'équipe des bénévoles du CRA qui assure, à travers les 5 restaurants ouverts, des repas de rupture du jeûne. Ils sont engagés depuis des années auprès du CRA. Pour eux, le Croissant-Rouge n'est ni plus ni moins qu'une seconde famille où toute les générations sont représentées. Au programme de la journée : nettoyage de la salle pour certains, préparation des aliments pour d'autres, préparation du f'tour, mission d'un autre groupe et préparation des tables pour d'autres bénévoles. A 17 heures, le repas doit être prêt, les tables dressées et le restaurant fin prêt pour recevoir les jeûneurs. La responsable de la cuisine, Mounira Djerida, et le coordinateur de l'action d'el-Iftar, Messaoud Laâchab, sont les premiers à se présenter sur les lieux, situés à proximité de la Grande-Poste. «La veille, en fin de soirée, on se réunit pour faire le point, l'évaluation, puis établir le menu du lendemain. C'est de la sorte que fonctionne notre travail», détaille à l'APS Ali Abdennour, le président du comité du CRA de Constantine. Dans une organisation exemplaire, les petits groupes s'affairent à accomplir leur mission dans la bonne ambiance. Illustrant une belle page de solidarité sans limites de beaucoup d'Algériens et reflétant une action citoyenne bien ancrée dans la société, les bénévoles se surpassent pour être au rendez-vous. Le temps passe vite et l'équipe des bénévoles semble calculer ses actions pour être à temps. Aux environs de 18h, la circulation automobile commence à diminuer au centre-ville de Constantine, celle des personnes aussi. Les petits groupes de nécessiteux désireux de prendre leur f'tour dans le restaurant du CRA commencent à se former au jardin public Benacer, à quelques mètres des lieux. Hommes, femmes, jeunes et enfants «guettent» de loin l'ouverture de la porte. Quelques minutes à peine avant la rupture du jeûne un certain stress s'installe, même si les tables sont déjà préparées, bien garnies de salade, de h'miss, de bourek et de plusieurs marques de boissons gazeuses, de jus et de l'eau minérale en attendant de servir l'incontournable chorba au frik. Les jeûneurs commencent à prendre place quand l'écho de l'Adhan se fait entendre de plus en plus. Telle une ruche, le restaurant est soudainement animé, les bénévoles, aux petits soins, «sillonnent» les tables des jeûneurs, servant le met retenu pour ce douzième jour du mois de piété. Les jeûneurs, une centaine, venus seuls ou en famille, semblent avoir tissé des liens. Des femmes échangent des propos entre elles, quand beaucoup d'hommes mangent rapidement, dans le silence, et emportent avec eux une autre portion pour anticiper le s'hour.