L'Assemblée populaire nationale (APN) a adopté, hier, deux amendements des articles 93 et 94, portant sur le statut des officiers de réserve et statut général des fonctionnaires militaires. A la majorité absolue, constituée par les deux partis au pouvoir, FLN et RND, l'amendement imposant l'obligation de réserve aux officiers supérieurs est passé comme lettre à la poste. «Liberticide» pour certains, une «atteinte aux libertés» pour d'autres, la loi a été critiquée par l'opposition parlementaire. Le Parti des travailleurs (PT) s'est élevé contre l'amendement, le considérant comme une «atteinte» à l'égalité des citoyens algériens. Le FFS a, quant à lui, boycotté carrément la séance et l'amendement avec, accusant le pouvoir de vouloir réduire le rôle du député national. L'ancien ministre de la Défense nationale Khaled Nezzar avait également réagi et, avec des expressions acerbes, critiqué le projet et son initiateur, le vice-ministre de la Défense nationale, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah. Le général avait appelé les députés à ne pas approuver l'amendement en question. Au lendemain de l'adoption finale de la loi, le chef de groupe parlementaire du FLN, Mohamed Djemai, veut rassurer et l'opposition et les ex-généraux et officiers supérieurs à la retraite. «En tant que président du groupe du FLN, je démens catégoriquement que les articles des deux lois en question visent à imposer le silence aux officiers à la retraite», a déclaré M. Djemai, assurant dans une interview accordée au site électronique TSA, que «les dispositions des deux projets de lois en question n'interdisent à aucun militaire de faire de la politique, de la culture et même du sport s'il le veut. Elles n'interdisent à aucun militaire de s'exprimer». Sauf que, a-t-il nuancé, «la loi est venue pour insister davantage sur la nécessité d'observer le devoir de réserve sur les secrets d'Etat. L'objectif étant de protéger justement notre Etat et les secrets de notre institution militaire surtout dans le contexte régional actuel. Le devoir de réserve s'impose seulement sur les secrets professionnels». Dans cet entretien, le chef de file parlementaire du FLN répond également au général Nezzar. «Il (Nezzar, ndlr) a le droit de lancer cet appel tout comme on a le droit de ne pas y répondre… Au niveau de l'APN, nous connaissons très bien nos missions. Nous avons été élus par le peuple. Nous avons des compétences dans tous les domaines, notamment militaire», a-t-il répondu. Et de hausser le ton : «Au sein du FLN, nous n'avons pas besoin de leçons particulières, notamment en matière de nationalisme, de qui que ce soit. Nous avons appris ces leçons avec nos pères moudjahidine. En fait, personne n'a le droit de faire de la surenchère en matière de nationalisme quel que soit son poste. Nous n'avons besoin d'aucune orientation. Ceux qui en ont peuvent les garder». A. B. o:p