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Les capacités logistiques des ports algériens appelées à s'améliorer Pour faire face à la concurrence internationale dans le secteur du transport maritime
Selon la Banque mondiale les performances logistiques dans les relations commerciales internationales et intérieures sont l'une des clés de la croissance économique et de la compétitivité d'un pays. Qu'en est-il pour l'Algérie qui s'apprête à mettre en place un nouveau modèle économique ? Un des grands chantiers auquel les pouvoirs publics doivent s'atteler à prendre en charge celui de faciliter la mise en place de chaînes logistiques performantes notamment au niveau des enceintes portuaires. Si jusqu'ici des efforts ont été accomplis pour la modernisation du secteur portuaire en vue d'augmenter les capacités logistiques des ports algériens et du trafic, il reste encore du chemin à faire dans cette voie. En effet, l'organisation multimodale est quasiment absente du système de transport. Certes la création de ports secs, tels qu'ils sont conçus actuellement, soulage certainement l'utilisation des espaces portuaires mais ne résout pas les problèmes d'intermodalité du système. De plus la manipulation de marchandises dans les ports a sans aucun doute un besoin d'une mise à niveau notamment au niveau des ports servant à la gestion des conteneurs car ils doivent être actualisés de toute urgence. C'est pourquoi l'Etat algérien a choisi depuis quelques années de confier la gestion des terminaux à conteneurs à des compagnies étrangères, dans le but de développer ses ports qui accusent un retard considérable d'autant qu'il est largement dépendant du transport maritime vue la spécificité mono-exportatrice de son économie. Afin de pallier cette situation, l'Algérie a mis en place le projet du port de Djen Djen, qui consiste à transformer ce port en un futur hub de transfert pour les opérateurs mondiaux et à le doter de toutes les conditions nécessaires pour pouvoir remplir cette fonction. Un autre projet de «port centre» est en phase d'étude, le projet du grand port de Cherchell à l'ouest de la capitale dont on dit que ses multifonctions vont servir entre autres à soulager le port d'Alger. Ce dernier faut-il le rappeler est en prise à un gros problème de congestion dû au fait d'une forte concentration de l'activité commerciale sur Alger, ce qui a créé une tendance à l'agrégation à Alger des acteurs et des administrations peu propices à la décentralisation et à la rapidité des opérations de transit. Non sans ajouter que les aspects de la dynamique portuaire dans cette enceinte ont quelque peu disparu entraînant des coûts logistiques des plus importants du fait de séjours prolongés des marchandises dans le port. A savoir au passage que les conditions des procédures douanières sont considérées comme la principale raison du long transit des marchandises dans le port en raison de leur faible informatisation, ce qui représente un frein pour les échanges commerciaux. En effet, il existe d'importants problèmes de connexion informatique entre les douanes et les transitaires ou les autres acteurs et, surtout, les procédures douanières requièrent des connaissances professionnelles relatives à la législation et aux circuits administratifs que les acteurs concernés ne possèdent pas toujours. Toutefois, le renouveau dans la gestion des ports algériens donne l'espoir d'une amélioration de leur performance grâce à la privatisation et au partenariat public-privé. Ainsi si l'arrivée du Singapourien Portek est une réussite, l'émirati Dubai Ports World (DPW) peine à concrétiser ses objectifs pour causes de nombreux obstacles (lire papier ci-dessous). Cela dit, il est admis que si le pays connaît un trafic maritime dense le pavillon national n'y a pas jusqu'à présent répondu. Mais toujours est-il que les pouvoirs publics envisagent le déploiement à court et moyen terme de la branche transport maritime. C'est d'autant plus recommandé dans la mesure où la globalisation et l'internationalisation de la compétition obligent les nations à se recentrer sur la création de la valeur rendant la logistique portuaire indispensable et demeure en première ligne pour faire face aux défis maritimes. Partant de cela, la question de savoir quel est le niveau de performance des ports algériens dans l'espace méditerranéen, est opportune. Z. A. Encadré 1 Dubaï ports world miné par les litiges La nouvelle gestion du terminal à conteneurs d'Alger depuis le 17 mars 2009 n'a pas engendré d'impact significatif sur la fluidité du trafic. Des chiffres récents montrent, en effet, que la part de DPW dans le trafic algérois aurait même baissé de 13% sur la période janvier-mai 2011 par rapport à l'année précédente mais qui a repris ces deux dernières années. Cependant, le bilan est contrasté puisqu'en termes de trafic conteneurisé, l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL) accuse une baisse bien plus forte que DPW en référence aux mêmes périodes, soit -27% et -9% respectivement bilan 2014/2015. Selon des sources proches du dossier, le développement du trafic conteneurisé sur le terminal concédé semble souffrir de difficultés financières. Le groupe émirati a prévu d'équiper le terminal de 4 portiques, mais cette démarche ne peut pas avoir lieu sans la consolidation des quais et le prolongement de la jetée, des œuvres à la charge de l'Etat. Le même problème se pose pour le port de Djen Djen. D'après la vision de DPW, le port d'Alger pourrait recevoir 100 millions d'euros de nouveaux investissements et celui de Djen Djen, 400 millions d'euros pour devenir le second port à conteneurs du pays. Mais, le groupe émirati veut que l'Etat soutienne ses investissements puisque ce n'est pas une concession domaniale. Le concessionnaire émirati, en étendant son réseau aux deux ports algériens, pensait réaliser des investissements à un endroit stratégique, l'Algérie pouvant jouer le rôle de passerelle entre les ports européens de la rive sud de la Méditerranée et ceux de l'Afrique noire. Encadré 2 Futur grand port de Cherchell Selon un rapport du cabinet d'expertise Oxford Business Group (OBG), le méga projet du port de Cherchell, une fois opérationnel, aura le potentiel de manière significative les flux du commerce maritime dans l'ouest de la Méditerranéen quasi dominé par du fret issu de la chine. Pour ce faire, ce nouveau grand port qui va s'étendre sur une superficie de plus de 10 000 hectares, disposera d'une zone logistique de 2 000 hectares comme il sera doté de 3 360 mètres linéaires pouvant accueillir des navires de grandes tailles. En résumé, le port de Cherchell comptera 23 quais, avec un débit annuel de 6,5 millions d'EPV et reliera les réseaux routiers et ferroviaires d'Algérie, devenant de la sorte un centre de transbordement régional et national. Les délais de réalisation ont été ramenés à 7 années au lieu de 10. La capacité de manutention de fret de l'Algérie pourra atteindre les 35 millions de tonnes par an. Actuellement, les ports d'Alger et de Ténès ont une capacité cumulée de 10,5 millions de tonnes par an.