«Après avoir constaté des incohérences entre les spécialités enseignées dans les centres de la formation et de l'enseignement professionnels et les métiers demandés par les entreprises économiques, il a été décidé d'offrir aux apprentis stagiaires des formations en adéquation avec les besoins du marché du travail.» Cette conclusion est tirée par le directeur de la formation et de l'enseignement professionnels de la wilaya d'Alger. Il en a fallut du temps pour se rendre compte d'une réalité qu'opérateurs économiques et presse n'ont cessé de déplorer. On s'est finalement décidé à opter pour des formations «à la carte», sur la base des besoins exprimés par les entreprises, ce qui permettra de satisfaire leur demande en main-d'œuvre spécialisée. Toutefois, cette approche exige l'implication des entreprises qui ne devront pas se limiter à la formulation de leurs besoins uniquement, mais apporter également leur contribution en acceptant l'intégration de jeunes apprenants dans le cadre de la formation par apprentissage et in situ. Le directeur de la formation et de l'enseignement professionnels de la wilaya d'Alger a d'ailleurs appelé à «sensibiliser les opérateurs économiques sur la nécessité de leur participation directe dans l'évolution positive de ce mode de formation». Mais il est plus facile de le dire que de le faire. Car, les patrons refusent de prendre des apprentis ou d'en encadrer parce que leur formation de base est lacunaire. «Les jeunes que nous envoie l'agence de l'emploi, par laquelle nous sommes obligés de passer pour tout recrutement, sont mal formés», affirme le directeur d'une entreprise d'électricité qui dit avoir du mal à trouver des électriciens en bâtiment et qu'il a été obligés d'en former sur chantier quelques-uns de ceux que l'antenne de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) lui a envoyé et dont la responsable, qui a reconnu le manque d'électriciens, lui a d'ailleurs demandé de trouver les profils recherchés en promettant d'agréer leur recrutement. La formation est un outil stratégique pour tout pays engagé dans la construction d'une base économique, et cet outil doit être non seulement disponible mais aussi performant. Autrement, on continuera à importer de la main-d'œuvre alors que le pays regorge de jeunes qu'on peut orienter, canaliser, mettre sur rail, même s'il faut des fois user de garde-fous et barrières.