Le gouvernement de Theresa May prépare l'après-Brexit en prenant des contacts pour de futurs accords commerciaux avec l'Australie et les Etats-Unis. Une priorité pour le nouvel exécutif britannique La nouvelle Première ministre britannique Theresa May semble vouloir engager rapidement des discussions pour établir des accords de libre-échange entre le Royaume-Uni après la sortie de ce dernier de l'Union européenne. Samedi 16 juillet, la locataire du 10 Downing Street s'est entretenue avec le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, qui a affirmé être «décidé à conclure un traité aussi vite que possible avec le Royaume-Uni». De son côté, le nouveau secrétaire au Commerce Liam Fox va entamer cette semaine une tournée aux Etats-Unis pour tenter de lancer les fondements d'un accord commercial avec Washington. Préparer l'après-UE Le nouveau gouvernement britannique, qui a indiqué à l'Union européenne avoir besoin de temps pour enclencher l'article 50 de demande de sortie de l'union, entend donc avoir la maîtrise du calendrier en préparant des accords commerciaux en préparation de cette sortie. Tant qu'il est officiellement membre de l'UE, le Royaume-Uni a délégué sa politique commerciale à l'Union européenne et ne peut passer des accords commerciaux bilatéraux. Londres ne veut cependant pas se retrouver démuni une fois sa sortie de l'UE effective. Theresa May entend donc disposer alors de plusieurs accords prêts à être signés et mis en œuvre. Les Etats-Unis comme priorité Selon le quotidien eurosceptique Telegraph, la priorité du gouvernement de Theresa May sera de conclure un accord avec les Etats-Unis. Avant le vote du 23 juin, Barack Obama avait menacé de placer le Royaume-Uni à la «fin de la queue» des négociations commerciales en cas de Brexit. Le ton a un peu changé depuis le vote, Mike Froman, le représentant étasunien au Commerce, a eu des discussions avec Sajid Javid, l'ancien secrétaire britannique au Commerce, mais pas encore avec Liam Fox. Ce dernier espère engager des discussions avant son voyage à Washington le week-end prochain. Mike Froman a cependant indiqué qu'il considérait que les discussions avec le Royaume-Uni dépendaient de l'issue des négociations de Londres avec l'UE. Il a aussi estimé que le Brexit changeait la donne concernant l'accord transatlantique avec l'UE. L'Australie «enthousiaste» Les discussions devraient être plus faciles avec l'Australie. Malcolm Turnbull a fait part de son «enthousiasme» à Theresa May pour conclure un accord. La Première ministre a considéré son entretien avec le chef du gouvernement australien de «très encourageant». Elle en a profité pour dresser les grandes lignes de l'action commerciale de son gouvernement. «Il est très clair que ce gouvernement veut faire de notre sortie de l'UE un succès et une des façons de le faire est de saisir les opportunités de conclure des accords de libre-échange avec nos partenaires autour du globe». Et de poursuivre à propos de l'Australie : «C'est très encourageant qu'un de nos plus proches partenaires internationaux cherche à réaliser un tel accord. Cela prouve que nous pouvons réussir le Brexit». Une dizaine de pays avait fait part de leur volonté d'engager des discussions commerciales avec le Royaume-Uni dans le cadre du Brexit. Quel accord avec l'UE ? L'accord commercial avec l'UE sera cependant le plus difficile à obtenir. Pour conclure un accord «à la norvégienne» incluant l'accès quasiment complet (à quelques secteurs près) au marché unique européen, il faudra accepter de contribuer au budget européen et accepter la libre circulation des personnes et des forces de travail, deux conditions rejetées pendant la campagne par les partisans du Brexit. latribune.fr