Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub Candidat à la présidentielle pour sa propre succession, Abdelaziz Bouteflika a, dans sa déclaration d'annonce faite jeudi dernier à la Coupole Mohamed Boudiaf, commencé par remercier tous ceux qui lui ont renouvelé leur confiance en l'appelant à briguer un troisième mandat. Il a fait ensuite un bilan de son exercice durant la décennie précédente en affirmant avoir consacré ses premiers efforts à la restauration de la paix et à la promotion de la réconciliation nationale. Le candidat Bouteflika a relevé que «la sécurité et la paix sont désormais très largement restaurées», sans omettre de faire état du courage et de la détermination des forces de sécurité, à leur tête l'Armée nationale populaire, qui permettront, a-t-il dit, de «vaincre la folie meurtrière de ceux qui persistent dans la voie de la violence et du crime». Son second souci a été de mettre un terme à l'isolement de l'Algérie sur la scène internationale, a-t-il dit avant de souligner que ces priorités «ne nous ont pas détournés de la tâche primordiale entre toutes de parachever la reconstruction de notre pays». Abordant le volet économique et les réalisations accomplies durant ses dix années à la tête du pays, le président-candidat a rappelé la forte mobilisation des ressources publiques, l'encouragement des investissements (250 milliards de dollars) et la baisse importante du taux de chômage qui est passé de 30% à moins de 12%. Le candidat Bouteflika a fait savoir également qu'un programme public «imposant» de développement a été lancé qui a garanti une croissance moyenne hors hydrocarbures de 5% environ et que l'Algérie a pu accumuler des réserves de changes qui totalisent aujourd'hui plus de 140 milliards de dollars et qui permettent de faire face à la crise économique internationale «avec prudence, certes, mais aussi sans crainte pour la poursuite de nos efforts de développement». Avant d'aborder les défis qu'il s'engage à relever pour le prochain quinquennat s'il bénéficie encore une fois de la confiance du peuple, le candidat Bouteflika a expliqué les raisons de sa candidature : «Des quatre coins du pays et de diverses couches de la population, des appels me parviennent me demandant de poursuivre cette mission. Cet appel m'honore évidemment […] Chacun comprendra qu'il m'est difficile de rester sourd à un appel aussi pressant […] Voilà pourquoi j'ai décidé de me présenter à l'élection présidentielle d'avril comme candidat indépendant.» Elu pour un troisième mandat, Abdelaziz Bouteflika se propose de «poursuivre les efforts déjà entamés». «J'aurai, durant les semaines qui nous séparent du scrutin, l'occasion d'exposer de manière détaillée les voies et les moyens par lesquels je propose à la nation la poursuite et la consolidation de la voie entamée avec elle et pour elle depuis 1999», a-t-il affirmé. Il s'est néanmoins engagé, devant près de 5 000 invités, à poursuivre la réconciliation nationale, à aller vers une plus grande ouverture en direction de la femme, à poursuivre les réformes et le développement économique et social et à consolider l'autorité de la loi. Le président-candidat a, enfin, invité les Algériens à «une mobilisation nouvelle» et les jeunes à renforcer leur confiance dans leur pays sans omettre de souligner que la démocratie est «l'affaire de tous».