Les nombreux festivals se suivent et se ressemblent sans vraiment avoir une incidence réelle sur la culture et encore moins sur la qualité des produits culturels qui demeurent bien en deçà des attentes d'un public avide qui demeure encore insatisfait. Les nombreux festivals se suivent et se ressemblent sans vraiment avoir une incidence réelle sur la culture et encore moins sur la qualité des produits culturels qui demeurent bien en deçà des attentes d'un public avide qui demeure encore insatisfait. Les festivals budgétivores engloutissent des sommes faramineuses et sont la plupart du temps concentrés dans les grandes villes et se limitant à un public habitant la région et des artistes qui ne représentent pas vraiment toutes les régions du pays encore moins les genres, les expressions artistiques ou les tendances. Des budgets dilapidés en l'espace de quelques jours pour faire profiter certains au détriment d'autres qui, peut-être, auraient fait mieux, une diffusion toute relative de la culture qui se trouve ainsi monopolisée par une caste ou un groupe, des créations limitées et sans envergure et des artistes marginalisés et ignorés parce que n'étant pas dans «le moule» ou alors inconnus et sans relations alors que leurs œuvres auraient pu être primés sont autant de griefs à retenir contre ces manifestations culturelles dites nationales ou internationales. Promouvoir et diffuser la culture nationale dans les milieux populaires pour abreuver le citoyen de son identité culturelle propre, éduquer son goût, élever son niveau pour lui permettre d'apprécier à sa juste valeur une œuvre ne peut se faire à travers ces festivals car ceux-ci sont plutôt destinés même si on le nie à être une vitrine pour le pays. Une sorte d'exhibition et d'ostentation pour tenter de convaincre que la culture se porte bien et se développe ; or, la réalité est tout autre car une fois ledit festival achevé, on remballe tout et on s'en va sans demander son reste. Les soi-disant bilans censés faire une évaluation, relever les points forts et les faiblesses, les lacunes, les manquements, les échecs pour redresser la barre et corriger plus tard ne sont pris en compte et on retombe dans les mêmes erreurs à la prochaine édition avec bien sûr une dépense encore plus importante. Il serait peut-être plus judicieux de fractionner les budgets alloués à ces festivals institutionnalisés pour organiser plusieurs manifestations culturelles au niveau de toutes les wilayas du pays et ainsi se rapprocher encore plus du public en touchant le maximum d'individus. Les salles de spectacles ne chômeraient plus, les théâtres, les musées, les expositions consacrées aux arts plastiques, à la sculpture ou encore les concerts musicaux, les récitals poétiques et autres seront de retour et encourageront les artistes à s'y produire tout en présentant de nouvelles œuvres ou créations. L'expression culturelle sous toutes ses formes ne s'en portera que mieux car en organisant ces manifestations, un double objectif sera atteint, d'une part, l'artiste aura toutes ses chances de se produire et ainsi gagner sa vie ce qui l'encouragera à produire encore plus et à améliorer ses prestations en créant à chaque fois pour conquérir un public qui s'élargira encore plus et de l'autre satisfaire les besoins de ce même public qui aura ainsi accès à la culture. La socialisation de la culture sera effective par le fait justement de cette adhésion du public à ces manifestations de proximité, ce sera le rendez-vous incontournable de la semaine ou du vendredi-samedi pour les jeunes, pour la famille, qui iront à la rencontre de la culture et la côtoyer pour s'en imprégner, s'en abreuver, et se délecter de ses produits, au lieu d'un festival une ou deux fois l'an. M. R.