Le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, a annoncé hier à Alger une série d'activités pédagogiques visant à consacrer le sens et l'importance des élections en tant que culture et pratique démocratiques. Dans une allocution prononcée à l'occasion du début des activités de sensibilisation au devoir électoral, en présence du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, au lycée Hassiba Ben Bouali (Kouba), M. Benbouzid a indiqué que «l'école algérienne a organisé, en tant que partie intégrante de la société, nombre d'activités pédagogiques visant la consécration du sens et de l'importance des élections en tant que culture et pratique démocratiques». «Ces activités portent sur l'organisation, au niveau des établissements scolaires, de conférences-débats sur les élections avec la participation des parents d'élèves, outre des séances sur la contribution des élections au progrès de la société. Chaque établissement a consacré le numéro de son magazine trimestriel aux élections», a indiqué M. Benbouzid en affirmant que les élèves ont été sensibilisés à l'importance de l'acte de vote, notamment à travers l'élection de leurs représentants dans les différents conseils. Parler de démocratie dans les salles de cours c'est bien, mais la praxis de la démocratie à l'école, c'est encore mieux. Cependant, attendre l'approche d'une échéance électorale pour aborder ces questions sensibles à plus d'un titre, notamment l'acte de vote, est une maladresse de trop dans la mesure où elle peut être apparentée à une manipulation des élèves et à une instrumentalisation de l'école à des fins politiciennes. Pourtant, c'est à l'école aussi que les élèves peuvent et doivent découvrir la démocratie non en tant que discours mais en tant que pratique devant préparer le citoyen à la vie sociale et politique. Le syndicalisme lycéen est la première école de la démocratie. A ce propos, les lycéens sont-ils structurés dans des comités de lycée où ils peuvent aborder librement les problèmes, aussi bien matériels que pédagogiques, qu'ils rencontrent pendant leur cursus ? Assistent-ils systématiquement, à travers leurs représentants démocratiquement élus, aux conseils des classes où l'administration et les enseignants sont juge et partie dans des délibérations dont dépend le devenir des élèves ? On en est trop loin. La démocratie dans ces espaces de connaissance est une chimère, à la limite un concept flou auquel on se réfère dans des rédactions sans en mesurer la portée, les dimensions et l'importance pour une société en mutation. La démocratie est un rempart contre la violence aussi bien au sein de la famille qu'au sein de l'école et de la société. La démocratie n'est pas le monopole des partis. Sa socialisation passe par l'école, tout comme la citoyenneté, son exercice, ses droits et ses devoirs, ainsi que l'Etat, ses institutions et la place du citoyen dans tout cela. A. G.