Le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, a présenté, hier à l'APN, le projet de loi sur l'orientation de son secteur, qui vient remplacer une ordonnance datant de 1976. Cette loi vise à consacrer les décisions prises dans le cadre de la réforme de ce secteur. Ouverture d'établissements privés, enseignement de tamazight, levée du monopole de l'Etat sur le livre scolaire, généralisation de l'usage de l'informatique… toutes ces mesures sont aujourd'hui réunies dans un seul et unique texte de loi. Cependant, cette loi d'orientation, qui se veut résolument moderne, reste tout de même fortement attachée aux valeurs nationales. L'article 30 de cette loi prévoit la création d'un Conseil national de l'Education et de la formation. Un conseil qui aura un rôle consultatif et qui sera sous l'égide du ministère de l'Education nationale. Par ailleurs, le ministre a présenté les grands axes de cette réforme. Il a souligné qu'"il ne faut pas répéter les erreurs du passé, comme l'épisode de l'ouverture puis la fermeture des écoles privées". Dans ce sens, M. Boubekeur Benbouzid propose de réglementer ce segment et de fixer les conditions pour la délivrance des agréments. Dans son exposé du projet de loi, le ministre de l'Education, M. Boubekeur Benbouzid a annoncé que "l'école algérienne doit assurer la promotion et la préservation des valeurs en rapport avec les valeurs de l'Etat algérien, en tant que trame historique de l'évolution démographique, culturelle religieuse et linguistique de notre société". Cette loi réaffirme également le principe de gratuité et le caractère obligatoire de l'enseignement. Aussi, elle prévoit des cycles de formation aux enseignant et exige un niveau minimum de Bac plus quatre années universitaires, voire une licence. Enfin, la nouvelle loi redéfinit le rôle de chaque intervenant dans le processus éducatif. Ainsi, les enseignants sont tenus de se conformer strictement aux programmes arrêtés par la tutelle. L'article 22 les oblige à respecter le principe de l'égalité des chances et à envisager des relations basées sur le respect mutuel avec les élèves. De leur côté, les chefs des établissements scolaires voient leurs prérogatives renforcées. Ils peuvent désormais prendre les décisions qui s'imposent pour maintenir le bon fonctionnement des écoles. Du côté des parents d'élèves, il leur est reconnu le droit de prendre part à des conseils qui prennent des décisions relatives à la vie de l'école. Les parents constitués en association pourront également faire des propositions au ministre de l'Education ou aux directeurs de l'éducation des wilayas.