Le 27e sommet de la Ligue arabe qui s'est tenu lundi dernier à Nouakchott, en Mauritanie, n'est peut-être pas un échec, mais ce n'est sûrement pas un succès. Le Sommet a été écourté puisque la réunion, initialement prévue sur deux jours, s'est résumée à un après-midi de débats, sans décision importante. Il n'a vu que quelques chefs d'Etat faire le déplacement sur les 22 pays membres. Le 27e sommet de la Ligue arabe qui s'est tenu lundi dernier à Nouakchott, en Mauritanie, n'est peut-être pas un échec, mais ce n'est sûrement pas un succès. Le Sommet a été écourté puisque la réunion, initialement prévue sur deux jours, s'est résumée à un après-midi de débats, sans décision importante. Il n'a vu que quelques chefs d'Etat faire le déplacement sur les 22 pays membres. Le Tchadien Idriss Déby était présent au nom de l'Union africaine ainsi que six chefs d'Etat arabes, dont le Soudanais Omar El-Bechir. Les émirs du Qatar, du Koweït, les présidents du Yémen, des Comores, de Djibouti ont fait le déplacement également. Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a représenté l'Algérie en tant que représentant du président de la République, alors que le Maroc et la Tunisie ont été représentés par leurs ministres des Affaires étrangères. Le roi d'Arabie saoudite s'est fait excuser pour des raisons de santé, ainsi que le président égyptien à cause d'un agenda trop chargé. Il est à souligner qu'il s'agit de la première fois depuis la fondation de la Ligue arabe qu'un sommet se tient à Nouakchott. La Mauritanie, qui va présider l'organisation pendant un an, espérait faire de ce sommet son grand retour sur la scène arabe mais surtout pour appuyer sa réintégration régionale. Faut-il rappeler que la Mauritanie avait été mise à la marge en raison de ses liens diplomatiques avec Israël, voulus par l'ancien président Ould Taya. La rupture formelle en 2010, puis ses efforts de rétablissement de ses relations régionales ont peu à peu remis en selle la Mauritanie qui a voulu saisir l'opportunité de prouver son engagement aux côtés des pays arabes en acceptant d'organiser le 27e Sommet de la Ligue arabe, après le désistement de dernière minute du Maroc. Malgré le bilan mitigé de cette rencontre, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul-Gheit, a considéré que le 27e sommet «a atteint les objectifs escomptés en dépit du contexte particulier dans lequel il s'est tenu». Il a indiqué, lors d'une conférence de presse tenue conjointement avec le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Isselkou Ould Ahmed Izid Bih, à l'issue des travaux que «la Mauritanie est parfaitement consciente que la situation dans le monde arabe est difficile et a donc choisi comme slogan ‘'le sommet de l'espoir'' afin de permettre aux peuples et aux Etats arabes de renouer avec l'espoir». Il a précisé que le développement de l'action arabe commune a été évoqué lors du sommet qui tend «à développer le rôle de la Ligue arabe». Le secrétaire général de la Ligue arabe a souligné que les décisions du sommet arabe étaient politiques, sociales et économiques, précisant que la rencontre a été également sanctionnée par la déclaration de Nouakchott. Le ministre mauritanien des Affaires étrangères a indiqué, de son côté, que son pays «a décidé d'abriter le sommet arabe en moins de trois mois, mû par son devoir envers la nation arabe». Il a précisé que «le président mauritanien n'a pas hésité à accueillir le sommet malgré les multiples enjeux». Le chef de la diplomatie mauritanienne s'est félicité du succès du sommet tant au niveau de la représentation qu'au niveau des décisions prises et salué le rôle de la Ligue arabe et de son secrétariat général dans la réussite du sommet. Notons enfin que dans un communiqué final, les dirigeants arabes ont mis l'accent sur l'importance de parvenir à un règlement politique des conflits dans certains pays arabes (Syrie, Irak, Soudan, Yémen), de renforcer les efforts et les mécanismes de lutte contre le terrorisme et de développer l'action arabe commune outre le soutien de la cause palestinienne. Sur cette question, la déclaration finale de Nouakchott a souligné son accueil favorable à l'initiative de la France qui appelle à la tenue d'une conférence internationale de paix en prélude à l'arrêt de toutes les activités israéliennes de colonisation. Un appel a été lancé, dans ce sens, à l'adresse de la communauté internationale pour «l'application des décisions internationales visant à mettre fin à l'occupation israélienne avec son retrait de tous les territoires arabes occupés, y compris le Golan syrien et les territoires occupés du sud du Liban, conformément aux frontières du 4 juin 1967». Le communiqué de Nouakchott a également évoqué la question économique demandant d'orienter les investissements arabes dans les secteurs public et privé vers l'encouragement des PME créées par les jeunes et de promouvoir l'économie verte pour réaliser le développement durable et réduire les risques environnementaux, conformément aux conclusions du dernier sommet de Paris sur les risques environnementaux. Il appelle, en dernier, à la promotion de la coopération et du partenariat entre les différents pays émergents, les ensembles et organisations régionaux et internationaux, outre la coopération Afrique-Monde Arabe. H. Y. Conférence internationale en septembre à Alger sur la démocratie dans la lutte antiterroriste Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a annoncé à Nouakchott que l'Algérie abritera en septembre prochain une conférence internationale sur la démocratie dans la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme. Intervenant lors des travaux de la réunion des ministres des Affaires étrangères arabes préparatoire au 27e sommet arabe à Nouakchott, M. Messahel a indiqué que l'Algérie «fidèle à son esprit solidaire a toujours soutenu les pays qui traversent des situations difficiles et met à leur disposition son expérience reconnue mondialement dans la lutte antiterroriste et acquise durant la décennie noire, tout en exprimant sa volonté de partager les expériences réussies avec les pays frères dans ce domaine». «La lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme est une responsabilité collective exigeant une stratégie aux dimensions éducative, religieuse, sociale et de développement», a-t-il dit. M. Messahel a souligné l'importance de parachever le processus de développement et de réforme de la Ligue arabe pour faire face aux défis imposés par la conjoncture et répondre aux aspirations des peuples arabes. Concernant les conflits que vivent certains pays arabes, M. Messahel a souligné la nécessité d'opter pour la solution politique et le dialogue à travers la réconciliation nationale.