Les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) font état d'une baisse nette du taux de chômage en Algérie, principalement chez les hommes et les diplômés. Des chiffres qui viennent, semble-t-il, démentir les informations qui se répètent au quotidien sur l'élargissement des rangs des chômeurs. Dans son dernier rapport, l'ONS va jusqu'à rejeter, indirectement, la responsabilité du non emploi sur certains demandeurs d'emploi, du fait qu'ils n'auraient pas entrepris les démarches nécessaires pour avoir un emploi, qu'il corresponde ou pas à leur profil, croyant justement qu'il n'y en a plus sur le marché. Les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) font état d'une baisse nette du taux de chômage en Algérie, principalement chez les hommes et les diplômés. Des chiffres qui viennent, semble-t-il, démentir les informations qui se répètent au quotidien sur l'élargissement des rangs des chômeurs. Dans son dernier rapport, l'ONS va jusqu'à rejeter, indirectement, la responsabilité du non emploi sur certains demandeurs d'emploi, du fait qu'ils n'auraient pas entrepris les démarches nécessaires pour avoir un emploi, qu'il corresponde ou pas à leur profil, croyant justement qu'il n'y en a plus sur le marché. Ainsi, indique l'ONS, dont les données ont été reprises hier par l'APS, le taux de chômage en Algérie a baissé à 9,9% en avril 2016 contre 11,2% en septembre 2015, soit un recul de près de 2 points, ce qui est loin d'être minime dans la conjoncture actuelle. Les mêmes données révèlent que la population au chômage est estimée à 1,198 million de personnes sur un effectif global de population active (incluant celle qui travaille et celle qui ne travaille pas) qui est de 12,093 millions, contre 11,932 millions en septembre 2015. Ce qui fait une différence de 10,895 millions de personnes occupées, composées de 8,83 millions d'hommes (81,1% de la population occupée) et de 2,06 millions de femmes (18,9%). L'Office fait remarquer que le taux de chômage a baissé essentiellement chez les hommes à 8,2% en avril 2016 (contre 9,9% en septembre 2015) tandis que chez les femmes, le taux de chômage a connu une quasi-stagnation, en s'établissant à 16,5%. Par ailleurs, relève encore l'Office des statistiques, qui s'arrête uniquement aux chiffres sans donner les raisons de telle situation ou autres explications, des disparités significatives sont observées selon l'âge, le niveau d'instruction et le diplôme obtenu. Ainsi, précise-t-il, pour les personnes âgées de 25 ans et plus, le taux de chômage est de 7,5% avec un taux de 5,9% chez les hommes et de 13,7% chez les femmes. Aussi, le taux de chômage des jeunes âgés entre 16 et 24 ans a-t-il baissé à 24,7% en avril dernier (contre près de 30% en septembre dernier) avec 21,8% chez les jeunes hommes contre 40% chez les jeunes femmes. En termes de qualification, les données chiffrées révèlent que la baisse enregistrée dans le taux de chômage a concerné davantage la population non qualifiée et celle pourvue d'un diplôme de la formation professionnelle que les universitaires. Le taux de chômage des personnes sans diplôme a baissé à 8,3% en avril dernier (contre 9,6% en septembre), celui des diplômés de la formation professionnelle à 12,1%, tandis que le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur s'est établi à 13,2% (contre 12,3% en septembre). Aussi, il est constaté que 53,3% des chômeurs sont des personnes non diplômées (639 000 chômeurs), 24,1% sont des diplômés de la formation professionnelle (289 000 chômeurs) et 22,6% sont des universitaires (270 000 chômeurs). Autre élément sur lequel s'est basé l'Office dans ses statistiques, la durée de la recherche de l'emploi. Il rapporte que les chômeurs de longue durée (cherchant un emploi depuis une année ou plus) constituent 66,7% de la population en chômage. Par ailleurs, toujours selon les mêmes données chiffrées de l'ONS, reprises hier par l'APS, la part des chômeurs qui acceptent des emplois inférieurs à leurs aptitudes professionnelles est de 71,6%, ne correspondant pas à leur profil pour 68,4%, des emplois pénibles pour 28,7% et des emplois mal rémunérés pour 73,1%. Autre chiffre, 869 000 personnes en âge de travailler mais qui n'ont pas entrepris les démarches pour accéder à l'emploi parce que justement, comme susmentionné, elles pensaient qu'elles n'avaient pas un minimum de chances d'être embauchées. Des appréhensions quelque peu justifiées, confortées par les folles rumeurs qui circulent, ces dernières années, sur le tarissement des ressources des entreprises, publiques et privées, qui vont jusqu'à licencier certains de leurs salariés. Pour ce qui est de la population occupée, l'ONS constate qu'elle est répartie entre 3,11 millions d'employeurs et d'indépendants et 7,58 millions de salariés, ainsi que 192 000 aides familiaux. Le secteur public emploie 4,56 millions de personnes (42%) contre 6,33 millions dans le secteur privé et mixte (58%), apprend-on encore. Par ailleurs, selon le secteur d'activité (y compris les entités administratives), il est observé que celui du commerce et services est le plus grand employeur (61,7% de population active), suivi du secteur du BTP (16,6%), de l'industrie (13%) et de l'agriculture (8,7%). L'ONS assure de la baisse du taux de chômage et donne des chiffres qui prêtent à l'optimisme. A comparer toutefois avec la réalité du terrain, il serait difficile d'approuver telles données et surtout pas cette optimisme, pas de l'ONS mais certainement des décideurs qui, nous devons le reconnaître, ont simplement échoué dans leur politique d'emploi. Le déclin des prix des hydrocarbures a révélé ô combien cette politique est fragile et défaillante. Sinon comment expliquer le grand marasme de nombreux jeunes mais aussi de pères de familles dont certains n'ont pas hésité à mettre fin à leur vie parce qu'ils ne disposent pas de ressources pour subvenir aux besoins de leurs familles. Autre remarque, dans son travail, l'ONS comptabilise-t-elle les centaines de milliers de jeunes inscrits dans le cadre du dispositif de l'emploi de jeunes et des nouveaux dispositifs mis en place par le ministère du travail pour un salaire à la limite du mépris ? Sans compter le fait qu'une fois terminé le contrat, le bénéficiaire de ce dispositif n'est jamais sûr d'être retenu pour un autre même si le salaire ne dépasse pas les 6 000 DA, voire les 3 000 DA. Quant au recrutement par l'entreprise employeuse, le rêve devient presque impossible. L'ONS a fait son travail de réunir les données chiffrées, aux spécialistes de faire leurs analyses pour situer les lacunes, examiner les voies et moyens d'y remédier dans la mesure du possible même si la situation est difficile, de l'avis de tous. K. M. Composition de la population occupée La population occupée en Algérie était près de 10,9 millions de personnes en avril 2016. Voici sa répartition(en million de personnes) selon le statut, la parité hommes-femmes et le milieu de résidence. Hommes Femmes Total Employeurs+indépendants -Urbain 1,7 0,27 1,9 -Rural 1,01 0,12 1,13 Total 2,7 0,39 3,11 Salariés permanents -Urbain 2,44 0,88 3,32 -Rural 0,99 0,15 1,15 Total 3,43 1,03 4,47 Salariés non permanents et apprentis -Urbain 1,52 0,43 1,96 -Rural 1,02 0,13 1,16 Total 2,55 0,57 3,12 Total général 8,83 2,06 10,9