Le Premier ministre du gouvernement d'entente nationale (GNA) libyen Fayez Al-Sarraj dit avoir demandé seulement l'intervention avec des attaques aériennes américaines «qui doivent être très chirurgicales et limitées» dans le temps et dans les zones géographiques, toujours en coordination avec les autorités libyennes. «Nos hommes peuvent faire seuls», a assuré le chef du gouvernement libyen. Le Washington Post a révélé mardi que des forces spéciales américaines ont apporté pour la première fois «un soutien direct» aux forces libyennes combattant Daech à Syrte Le Premier ministre du gouvernement d'entente nationale (GNA) libyen Fayez Al-Sarraj, a affirmé hier que la Libye n'avait pas besoin de troupes étrangères sur son sol pour combattre le groupe Daech. «J'ai demandé seulement l'intervention avec des attaques aériennes américaines qui doivent être très chirurgicales et limitées dans le temps et dans les zones géographiques, toujours en coordination avec nous», a fait préciser Al-Sarraj dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera. «Nos hommes peuvent faire seuls, une fois obtenue la couverture aérienne», a assuré le chef du gouvernement libyen. Le Washington Post a révélé mardi que des forces spéciales américaines ont apporté pour la première fois «un soutien direct» aux forces libyennes combattant Daech à Syrte, aux mains du groupe extrémiste depuis plus d'un an. Les forces du GNA tentent depuis le 12 mai à la faveur d'une opération militaire de reprendre le contrôle de cette ville côtière située à 450 kilomètres à l'est de Tripoli. Les Etats-Unis procèdent depuis le 1er août à des bombardements sur Syrte. Al-Sarraj mettra également en garde contre la «dangerosité» de Daech, «prêt à utiliser tous les moyens pour envoyer ses éléments en Italie et en Europe» affirmant qu'il «ne serait pas surpris» d'apprendre que des éléments de Daech «se cachent parmi les migrants sur les embarcations» dirigées vers les côtes italiennes. L'Italie, qui reconnaît le gouvernement d'union nationale d'Al-Sarraj, a accepté que les Etats-Unis utilisent ses bases et son espace aériens pour les interventions aérienne en Libye. Rappelons que Daech s'était emparé de Syrte à la faveur du chaos dans lequel est plongée la Libye depuis l'intervention de l'Otan en août 2011. Le 12 mai, une coalition de brigades et milices ayant prêté allégeance au gouvernement de Sarraj a déclenché l'offensive contre Syrte. Les éléments de Daech à Syrte opposent toujours une résistance meurtrière. Si les raids US sont une première depuis le déclenchement de l'offensive contre Syrte, les américains étaient en fait déjà présents sur le terrain. Une présence française est aussi active du côté de Benghazi. Une présence peu appréciée par la population. La confirmation par le ministère de la Défense de la France que trois sous-officiers ont péri dans un accident d'hélicoptère à proximité de Benghazi a suscité une vive protestation de la part de Sarraj, qui s'est dit non informé de cette présence. L'activisme des forces spéciales occidentales sur le terrain libyen suscite toujours des interrogations. D'un autre côté, six pays occidentaux ont exigé que le contrôle de toutes les installations pétrolières en Libye revienne «sans réserve ni délai» au gouvernement d'entente nationale. L'Allemagne, l'Espagne, les Etats-Unis, la France, l'Italie et le Royaume-Uni demandent que le contrôle de toutes les installations revienne «aux mains des autorités nationales légitimes». Ces pays «appellent toutes les parties à s'abstenir de tout acte d'hostilité et à éviter toute action susceptible d'endommager ou de perturber les infrastructures énergétiques de la Libye». Le GNA avait annoncé son intention de reprendre les exportations de brut libyen, à l'arrêt depuis plusieurs mois à cause de divergences politiques et d'attaques terroristes. R. I.