Un acteur, et pas des moindre, de cette tragédie en cours semble vouloir changer de posture : la Turquie. Ankara propose à Moscou de lutter collégialement contre les extrémistes en Syrie. L'offre d'Ankara est l'un des premiers signes de la réconciliation scellée par les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan depuis la destruction en novembre 2015 par l'aviation turque d'un avion russe au-dessus de la frontière turco-syrienne Alep reste toujours meurtrie par d'intenses combats malgré une proposition de pause humanitaire russe considérée comme insuffisante par l'ONU. La situation sécuritaire tend à se compliquer dans cette partie de la Syrie et les pressions des occidentaux contre Damas et les Russes tendent également à augmenter. Un acteur, et pas des moindre, de cette tragédie en cours semble vouloir changer de politique : la Turquie. Ankara propose à Moscou de lutter collégialement contre les extrémistes en Syrie. L'offre d'Ankara est l'un des premiers signes de la réconciliation scellée par les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan mardi, depuis la destruction en novembre 2015 par l'aviation turque d'un avion russe au-dessus de la frontière turco-syrienne. C'est d'ailleurs dans la foulée de ce réchauffement qu'une délégation de trois responsables turcs représentant l'armée, le renseignement et les affaires étrangères s'est rendue en Russie jeudi pour des discussions notamment sur la Syrie. Cette évolution ne semble pas déranger Washington. Les Etats-Unis, qui mènent des frappes aériennes régulières en Syrie ont dit qu'ils verraient d'un bon œil pareille coopération. Le fait que Moscou et Ankara s'accordent à désigner l'organisation Daech comme leur ennemi commun pourrait augurer d'un début de changement dans les postures dans cette crise syrienne. En attendant l'aviation russe procède à des frappes contre les extrémistes à Raqa. Moscou dit envisager de transformer en base aérienne permanente son aérodrome militaire de Hmeimim, dans le nord-ouest de la Syrie, qui abrite ses avions utilisés pour ses frappes. A Alep, deuxième ville de Syrie enjeu crucial d'une tragédie internationale qui a fait plus de 290 000 morts depuis 2011, Moscou a affirmé avoir décidé de suspendre chaque jour ses frappes durant trois heures ouvrant une fenêtre pour l'entrée d'aide humanitaire. Environ 1,5 million de personnes vivent dans l'angoisse dans cette ville divisée prises en otage par les différents groupes armés. La Russie se dit prête à discuter d'un allongement de la pause humanitaire de trois heures qu'elle a proposée, a annoncé l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura. Il a jugé que cette proposition de Moscou était insuffisante pour acheminer l'aide nécessaire aux habitants. Sur le terrain la question de l'usage présumée ou réel d'armes chimiques a été de nouveau ressorti par les médias occidentaux accusant directement Damas. Un battage qui pourrait annoncer un bouleversement des rapports de force futurs sur le terrain syrien. M. B./Agences