Les Etats-Unis ont indiqué, jeudi dernier, qu'ils verraient d'un bon œil une coopération turco-russe contre le groupe terroriste Daech en Syrie, comme Ankara l'a proposé à Moscou, même si les deux pays soutiennent des camps ennemis dans le conflit syrien. « Nous restons en contact étroit avec nos alliés turcs et nos partenaires dans la lutte contre Daech », a dit Elizabeth Trudeau, porte-parole du département d'Etat, devant la presse. Elle a affirmé que le travail contre ce groupe est une « priorité pour chacun d'entre nous ». « Si cela est vraiment un pas dans cette direction, nous l'accueillerons favorablement », a-t-elle poursuivi. Dans la foulée du réchauffement récent des relations turco-russes et de la rencontre mardi dernier à Moscou entre les présidents Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, trois responsables turcs représentant l'armée, le renseignement et les affaires étrangères étaient en Russie, jeudi pour discuter de la Syrie, selon le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu. Ce rapprochement n'inquièterait pas les Etats-Unis qui, par la voix de leur secrétaire d'Etat John Kerry, avaient également proposé en juillet dernier à la Russie une coopération militaire « accrue » pour lutter contre Daech en Syrie. Les deux pays sont toujours en discussion et Kerry a promis des annonces pour le mois d'août. Attaque chimique à Alep Sur le terrain, les combats se poursuivent notamment à Alep. Cette ville aurait fait l'objet d'une attaque chimique selon l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. « De nombreux éléments probants » laissent penser qu'une attaque chimique aurait été perpétrée à Alep, a indiqué le diplomate onusien dans une déclaration à la presse. Une enquête est en cours pour vérifier cette information émanant de sources médicales, a-t-il précisé, relevant que « si cela a eu lieu, c'est un crime de guerre, et à ce titre tout le monde devrait le prendre en compte ». S'exprimant au terme d'une réunion du Groupe de travail international sur l'aide humanitaire, Staffan de Mistura a également dénoncé « la militarisation du conflit ces derniers temps », notamment dans la région d'Alep. Il a souligné que l'ONU s'attachait à « l'instauration de 48 heures de pause dans les hostilités chaque semaine, indispensables pour organiser les convois humanitaires », en réaction à la proposition russe d'une pause quotidienne de trois heures. Le 3 août dernier, le ministère de la Défense russe avait averti que les rebelles avaient employé à Alep des « agents toxiques » faisant sept morts parmi les civils.