Désormais, Pharma Ival, spécialisé dans la fabrication et l'importation de produits pharmaceutiques depuis novembre 2003, se lance dans la production du médicament générique. C'est ce que les responsables de la SPA ont annoncé, à la fin de la semaine dernière à Oran, à l'occasion d'une cérémonie à laquelle ont pris part des cadres du ministère de la Santé et de la Population. Commentant ce changement d'activité de Pharma Ival, le gérant de la SPA, Miloud Cherif, a opportunément rappelé les orientations du ministère de la Santé dans le cadre de la nouvelle politique d'encouragement de la production et de la distribution des médicaments génériques. Depuis presque une année, le gouvernement a, en effet, adopté une loi visant à promouvoir l'emploi des médicaments génériques. Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, avait assuré que cette nouvelle politique allait contribuer à faire baisser le prix des médicaments et à ralentir le rythme des dépenses de la sécurité sociale, passées de 7,6% en 2006 à 18,8% en 2007. Aujourd'hui, Pharma Ival –fort d'une vingtaine de licences et qui ambitionne de passer à 100 licences en 2010- a résolu de rejoindre le groupe des producteurs des médicaments, plutôt que de continuer à exercer dans l'importation, activité qui peut,parfois, s'avérer assez ardue. En 2005, Pharma Ival avait vu deux conteneurs de Locabiotal (pulvérisateur préconisé dans les infections buccales) bloqués au port d'Oran parce que, avant son arrivée sur le sol algérien pour être commercialisé dans l'Ouest, le médicament (déjà proscrit en France) avait été frappé d'interdit par le ministère de la Santé. Jusqu'à 2007, les lenteurs administratives ont empêché la réexportation de ce produit pharmaceutique dans les délais, bien que le fournisseur français ait accepté de rembourser son client. Il reste qu'en dépit de l'optimisme affiché par les responsables (déjà, l'entreprise a mis un pied dans le marché sénégalais et envisage de s'étendre dans d'autres pays africains), le marché du générique n'est pas de tout repos, les producteurs de médicaments ne cessant de demander plus de protection pour la production locale. Les fabricants étrangers sont «menaçants» pour une industrie pharmaceutique algérienne vieille de cinq ans seulement, avait estimé le président de l'Union nationale des opérateurs pharmaceutiques (UNOP), Ammar Ziad, lors d'une conférence de presse au lendemain de l'adoption de la loi sur l'emploi des médicaments génériques. En outre, et du fait des négociations sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, l'industrie pharmaceutique n'avait bénéficié d'aucun soutien depuis 2004, en dépit des promesses du gouvernement. D'ailleurs, jeudi dernier, un cadre du ministère de la Santé avait reconnu que le secteur privé algérien avait perdu 32 unités de fabrication de médicaments. Mais, le ministère assurera la formation de 55 spécialistes en pharmacie, a-t-il annoncé comme pour rassurer sur la volonté de l'Etat de reprendre en main un secteur qui demeure très fragilisé.