L'arrêté du 30 novembre, paru au Jora le 14 décembre 2008, détaillait la liste des médicaments interdits à l'importation, ainsi que celle des documents exigés pour toute importation de produits pharmaceutiques ou dispositifs médicaux. Les médicaments (et dispositifs médicaux) interdits à l'importation sont ceux qui sont produits sur place. La nouvelle réglementation étant venue rendre justice à la loi qui faisait obligation aux importateurs de prendre leurs dispositions afin de produire les médicaments sur place dès la fin de la deuxième année d'importation. Le principe étant d'encourager la production locale de générique et, en même temps, réduire la facture d'importation des médicaments qui a atteint près de 2 milliards de dollars. Les produits interdits à l'importation, énumérés sous leur dénomination commune internationale, sont au nombre de 50. Or, un article paru dans la presse écrite en arabe signalait que les médicaments interdits à l'import sur la première liste publiée en décembre 2008 l'étaient restés, exception faite de deux produits : Pyrantel, sirop dosé à 125 mg/2,5ml et Sulfadiazine argentique, une crème dermique dosée à 1%. En effet, l'arrêté du 30 décembre 2008 (décidé 16 jours après la publication de l'arrêté du 30 novembre) publié le 25 février 2009 autorise de nouveau l'importation de ces deux produits. Dans les pharmacies, le premier produit (Pyrantel) est produit ou importé sous deux appellations ou nom de marque : Combantrin par Innotech International France et Algérie, et Helmintox par Pfizer Pharm Algérie. Le second produit, la Sulfadiazine argentique, est vendu par Lad Pharma, dont le P-DG est le Dr Djebar. Selon le responsable de communication de Lad Pharma, M. Chibila, “les laboratoires Lad Pharma produisent la Sulfadiazine argentique depuis 5 ans déjà !” Une double précision : le Pyrantel est un antiparasitaire oral (contre le taenia, entre autres parasites), alors que la Sulfadiazine argentique, crème dermique 1% cicatrisante, est destinée au traitement des brûlures. Avant que Lad Pharma commence à fabriquer ce produit, le laboratoire belge Solvay l'importait en produit fini. Selon le chargé de communication de Lad Pharma, “depuis la décision d'interdire l'importation des produits fabriqués en Algérie, nous avons agrandi les ateliers destinés à la fabrication de la Sulfadiazine argentique, après avoir recruté 20 éléments destinés à former deux équipes de 2x8 heures. Des investissements importants ont été réalisés afin de compléter les équipements destinés aux laboratoires de contrôle. Une grande quantité de matière première (tubes, pots, étuis) a été achetée et payée pour être stockée au niveau de l'usine de Blida. Notre activité sur ce seul produit pourrait permettre de créer, en amont et en aval, de nombreux emplois. Les 500 000 unités de vente risquent d'être perdues, ainsi que les emplois, si l'autorisation d'importation du produit fini est maintenue”. Du côté du ministère de la Santé, direction de la pharmacie, M. Smadhi affirme que “la décision a été prise après inspection sur le terrain. Nous pouvons à tout moment, et selon les données du terrain, revenir sur l'autorisation d'importation d'un produit, pour de nouveau l'interdire”. Du côté de Lad Pharma, M. Chibila affirme : “Nous avons signé un engagement destiné à satisfaire les besoins du marché. Si nous avons applaudi la décision d'interdire l'importation des produits pharmaceutiques fabriqués sur place, le dernier revirement nous a consternés. Nous aurions, malgré tout, été prêts à relever le défi, si les concurrents étrangers investissaient sur place afin de fabriquer le même produit que nous. Malheureusement, nous craignons l'importation du produit et sa vente en l'état, avec le retour du géant belge Solvay qui commercialisera le même produit que nous sous l'appellation Flammazine.”