Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a annoncé, hier dans un communiqué, qu'une délégation russe s'était rendue au siège de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour évoquer la tenue, en octobre, d'une future réunion du Dialogue énergétique Russie-Opep, leur format régulier d'échanges. Lors de sa visite à Vienne, la délégation russe a discuté avec l'Opep de la situation actuelle sur le marché du pétrole et (des) prévisions concernant son évolution ainsi que des aspects de la coopération entre Moscou et l'Organisation, a précisé le ministre russe selon qui «une rencontre est prévue en octobre à Vienne, la date précise sera déterminée par les voies diplomatiques dans un futur proche.» Fin avril, dix-huit pays de l'Opep et non-Opep dont la Russie, se sont réunis à Doha (Qatar) pour débattre d'un projet d'accord portant sur un gel de la production de brut à ses niveaux de janvier dernier. Après plusieurs heures de négociations, les pays producteurs de pétrole ne sont pas parvenus à un accord. Les divergences de fond entre l'Iran et l'Arabie saoudite ont rendu difficile la conclusion dudit accord. En termes plus clairs, l'Arabie saoudite a exigé que tous les Etats membres de l'Opep s'associent à la décision y compris l'Iran. Or, pour Téhéran, il n'est pas question de se joindre au plan pour stabiliser les prix du pétrole «tant qu'il n'aura pas retrouvé son niveau de production et d'exportation d'avant les sanctions». L'incapacité des pays producteurs de pétrole à conclure un accord a fait dégringoler les cours du brut. A l'ouverture des échanges asiatiques, le Brent valait, le lendemain de la rencontre, 40,10 dollar et le WTI valait 37,61 dollar. Rappelons que la chute d'environ 60% des cours du brut depuis juin 2014 a été causée par une surabondance de l'offre, consécutive à une forte augmentation de la production de pétrole non conventionnel, dont le pétrole de schiste américain, et le refus par l'Opep en novembre 2014 de réduire sa production. Les pays exportateurs ont ainsi perdu des centaines de milliards de dollars et accusé des déficits budgétaires ayant conduit à des mesures d'austérité. Pour sortir de cette récession, les pays producteurs de pétrole sont aujourd'hui décidés à trouver un consensus à l'effet de stabiliser le marché. En effet, le 8 août, M. Novak s'était dit prêt à négocier de nouveau avec le cartel. Quelques jours après, son homologue saoudien, Khalid al Falih avait fait savoir que son pays est prêt à coopérer avec des pays de l'Opep ou extérieurs à l'organisation afin de stabiliser le marché pétrolier. La déclaration du ministre saoudien de l'Energie faite jeudi dernier, a permis à l'or noir de regagner des sommets, bondissant de façon spectaculaire. Jeudi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 46,96 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Cette semaine, les prix de l'or noir ont continué à progresser car le marché s'interroge sur un possible accord entre les grands pays producteurs, membres ou non de l'Opep, pour réduire l'excès d'offre qui pèse sur le marché, lors de la réunion informelle de l'Energie qui se tiendra en septembre à Alger. Hier, les prix du pétrole ont poursuivi leur rebond, dépassant la barre des 48 dollars en séance à la Bourse ICE de Londres. Vers 10H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 48,63 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 28 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI), pour livraison en septembre grappillait dans le même temps 29 cents à 46,03 dollars. B. A./Agences