Dans le contexte international de crise économique, la prudence est de mise dans la gestion des dépenses publiques. Les avis convergent à ce sujet. On parle même de la nécessité d'introduire la notion d'obligation de résultats, c'est-à-dire justifier où va l'argent public. Pour cela, il y a lieu de jouer sur tous les volets ayant un lien direct avec la gestion budgétaire. Le directeur de la réforme budgétaire au niveau du ministère des Finances, M. Ferhat Iken, dans une déclaration récente à la Tribune a souligné la nécessité de s'adapter aux normes internationales en matière de gestion des dépenses publiques. Il s'agit donc d'imposer des règles de gestion transparentes à travers le contrôle des dépenses, de la préparation à l'exécution des budgets. Il s'agit aussi de mettre en place selon le représentant du ministère des Finances des outils de gestion qui s'inspirent des meilleures pratiques internationales. «Il faut tenir compte de tout cela et utiliser les moyens de l'expérience internationale», a clairement noté M. Iken selon lequel l'élaboration de nouvelles nomenclatures de dépenses implantée des budgets est nécessaire. «Nous devons créer des structures de programmes pour chaque ministère.» Ainsi, après la mise en application de la réforme budgétaire prévue à partir de 2012, les budgets seront répartis selon les programmes des départements ministériels. On se dirige ainsi vers des budgets sectoriels pluriannuels Les dépenses seront justifiées dès leur allocation, une manière d'imposer les résultats aux chargés des différents programmes. «Ce sera une nouvelle présentation du budget, le budget tel qu'il est fait actuellement sera complètement revu», s'est engagé dans ce sillage le directeur de la réforme budgétaire. Même le contrôle des parlementaires connaîtra des changements. On s'attend également à la création d'un comité de réforme budgétaire interministériel et de systèmes d'information performants. Parallèlement, les dispositifs juridiques, techniques et humains nécessaires à l'accompagnement de ce processus seront mis en place d'une façon progressive. En somme, l'objectif assigné à cette réforme est clair : maîtriser et rationaliser les dépenses. Car, faut-il le noter, les projets lancés par le gouvernement dans de nombreux secteurs connaissent régulièrement des surévaluations pendant l'exécution. D'où le recours aux rallonges budgétaires qui sont souvent coûteuses. Et ce, en raison de la négligence des normes de gestion budgétaire. Un thème qui, pour rappel, a été, début février, l'objet d'un forum, le premier du genre en Algérie. Ce qui a donné l'occasion aux participants d'approfondir le débat sur la question particulièrement en cette période de crise économique mondiale dont l'une des premières conséquences sur l'Algérie est la baisse des revenus en hydrocarbures. D'où la nécessité d'améliorer la gestion et la répartition des budgets en définissant les priorités pour ne pas tomber dans le piège du gaspillage à tous les niveaux de l'Etat. le ministre des Finances, Karim Djoudi, considère d'ailleurs que la réforme budgétaire, dont le projet de loi organique relative aux lois de finances (LOLF) représente le principal aspect, constituait un axe essentiel dans la réforme de l'Etat. Pour réussir donc cette dernière, il y a lieu de jouer d'abord sur l'amélioration du mode de gestion des dépenses. S. I.