Notre pays est beau, vaste, diversifié et contrasté. Il dispose d'atouts multiples : naturels, géographiques, économiques, etc. Mais une question se pose : pourquoi l'Algérie n'arrive toujours pas à développer son tourisme malgré les avancées enregistrées en la matière ? Pourquoi autant d'Algériens préfèrent passer leurs vacances en Tunisie à titre d'exemple que dans leur pays ? Notre pays est beau, vaste, diversifié et contrasté. Il dispose d'atouts multiples : naturels, géographiques, économiques, etc. Mais une question se pose : pourquoi l'Algérie n'arrive toujours pas à développer son tourisme malgré les avancées enregistrées en la matière ? Pourquoi autant d'Algériens préfèrent passer leurs vacances en Tunisie à titre d'exemple que dans leur pays ? Depuis le 1er août, ce sont 17 000 algériens qui traversent quotidiennement les frontières, dont respectivement 12 000 par le poste d'Oum t'boul et 5 000 autres par celui d'El Aoun, et ce selon les statistiques fournies récemment à la presse par les deux postes frontaliers de la wilaya d'El Tarf. Les prix exorbitants pratiqués par les hôteliers et surtout le manque de prestations de qualité demeurent les principales raisons qui font renoncer à des vacances en Algérie. A cela s'ajoute un surenchérissement des prix des produits de large consommation au niveau des villes côtières et particulièrement à El Kala. Beaucoup de touristes préfèrent se rendre en Tunisie. Pour attirer les touristes algériens, les professionnels tunisiens ont pratiqué des rabais atteignant les 60 % du prix de la nuitée. Cette année, la Tunisie a connu un rush des Algériens, la plupart préfèrent séjourner là-bas vu la qualité des prestations de services offertes ainsi que les tarifs des nuitées hôtels qui sont raisonnables et qui ne dépassent pas les 4 000DA. Par contre ici en Algérie, pour louer un appartement au bord de la mer il faut payer au moins 12 000 DA la nuitée chose qui n'est pas à la porté de tous les estivants désireux de passer quelques jours de détente en cette saison de grande chaleur. Notre voisin de l'Est s'est imposé ces dernières années comme une destination des plus séduisantes et des plus concurrentielles, au point de continuer à attirer de plus en plus de touristes algériens et même européens. A Sousse et plus précisément à la corniche d'Aboudjaf, l'endroit le plus fréquenté par les touristes qu'ils soient Algériens ou Européens, la location d'un appartement meublé ne dépasse pas les 50 dinars tunisien (3 500 DA la nuitée). En plus des tarifs attractifs, l'aspect sécuritaire est garanti jour et nuit. Tout le monde se déplace en toute quiétude. Les rues de Sousse connaissent la nuit un fort engouement des familles, qui viennent se promener en bord de mer avec leurs enfants qui, eux, préfèrent souvent fréquenter le parc d'attraction pour jouer. D'autres familles aiment s'attabler pour prendre des glaces et des boissons fraiches. De l'autre côté de la corniche d'Aboudjafer, les calèches bien décorées attirent de plus en plus l'attention des touristes pour faire un tour au bord de la mer et respirer ainsi un air frais. Des bateaux de plaisance bien décorés attirent également les touristes qui découvrent les particularités de la mer à bord de ces bateaux qui, en plus de la tournée en mer, leur offrent gratuitement un repas de fruit de mer et des cadeaux symboliques en souvenir. Il faut dire que la Tunisie s'est imposée comme une destination des plus séduisante et ce, malgré le problème d'insécurité qui s'était posé l'année dernière avec les attaques terroristes de Sousse. Des complexes et établissements touristiques de toutes catégories, des prestations à la hauteur des attentes des clients et un incomparable rapport qualité prix ont ainsi donné à la Tunisie une place de choix dans les destinations touristiques mondiales. Les complexes touristiques essaiment tout le long du littoral tunisien, de Bizerte à Zarzis, en passant par Hammamet, Sousse, Monsartir, Mahdia, Sfax, où le touriste trouve tout ce dont il a besoin et à un prix défiant toute concurrence. Des hôtels avec toutes les commodités dont le client a besoin, à l'exemple des parasols, transats et serviettes mis gratuitement à disposition, des piscines dotées de toboggans, des espaces de distraction, des animations pour adultes et pour enfants. Toutes les conditions à même d'attirer et de fidéliser le client. En somme tout ce qu'on ne trouve pas chez nous en Algérie. Et c'est cela qui fait la différence. La promotion de la destination Algérie demeure encore le maillon faible du tourisme en Algérie, une réalité que le ministre du Tourisme Amar Ghoul a lui-même reconnu. La promotion du tourisme interne n'a commencé que cette année. De nombreux projets visant l'enrichissement des infrastructures touristiques demeure gelés en raison de la chute des prix du pétrole. D'autres causes sont à l'origine du peu d'engouement des touristes pour l'Algérie à savoir la mauvaise qualité des prestations ainsi que la cherté des locations et le manque de commodités et de confort. A titre d'exemple, Béjaïa demeure un pôle de tourisme par excellence mais les prix de location des appartements sont vertigineux. Pour une nuitée les prix oscillent entre 10 000DA et 15 000 DA. La même chose pour les hôtels, des prix trop cher avec parfois des prestations qui ne répondent pas aux attentes des vacanciers. il y a de superbes endroits à découvrir mais qui nécessitent beaucoup de moyens financiers ce qui pousse parfois les touristes à séjourner à l'étranger ou à choisir d'autres pays à découvrir et qui sont plus à la portée de leurs moyens. Par ailleurs, Le manque d'infrastructures touristiques est souvent évoqué comme frein au développement du tourisme en Algérie, mais il y a d'autres motifs qui freinent l'engouement des touristes en Algérie, entre autres la lenteur des formalités douanières. Les guichets qui ne sont pas suffisant et il arrive aussi que ces guichets ne soit pas tous ouverts, ce qui provoque de longs moments d'attentes pour les formalités. Un autre enfer qui s'appelle aéroport pose problème, les difficultés de faire des transits pour prendre des vols intérieurs, le retard des vols, les cartes bancaires qui ne sont pas acceptées pour faire les achats sauf au niveau de quelques établissements hôteliers et quelques boutiques. Or il est tout à fait normal que les touristes ne prennent pas le risque de se promener avec du liquide. La propreté de la capitale joue également un rôle pour attirer les touristes, il est clair qu'on ne peut pas faire du tourisme dans un pays où la saleté a droit de cité. Comment peut on accueillir des invités dans la saleté ? L'Algérie reste parmi les destinations les plus sales du monde. Le manque de professionnalisme pose un grand problème. Les vrais professionnels sont rares à la tête des hôtels et des agences de voyages. Même les offices du tourisme ne jouent parfois pas leur rôle. L'innovation, qui est l'une des bases du tourisme, fait aussi défaut. Les Algériens mettent aussi en relief le manque de moyens de transport et leur cherté. Un billet d'avion pour le Sud est plus cher qu'un billet pour l'Europe. Autre argument mis en exergue, le manque de culture touristique des Algériens. Enfin il s'emble bel et bien qu'il reste beaucoup à faire pour relancer le tourisme algérien afin de diversifier les ressources de l'économie algérienne et faire ainsi de l'Algérie une destination prisée des touristes. Il est plus que nécessaire d'instaurer une culture du tourisme pour la relance du tourisme algérien et avant même de procéder à des réformes en la matière. Le ministre du Tourisme, Abdelwahab Nouri, avait déjà indiqué que les efforts se poursuivent pour relancer le tourisme algérien. Mais il reste beaucoup à faire pour atteindre les objectifs tracés. Plusieurs opérations d'investissement susceptibles de promouvoir et donner un nouveau souffle au tourisme ont été retenues ces dernières années pour la wilaya d'Adrar, région qui dispose d'importantes potentialités touristiques. Il s'agit de dix-huit projets d'investissement en cours de réalisation, six à lancer incessamment, quinze autres attendent des permis de construction selon l'APS. En plus de 43 autres dont les procédures administratives pour l'attribution d'actes de concession sont en cours d'achèvement. D'un montant d'investissement global de 26 milliards de DA, ces opérations consistent en la réalisation sur une assiette foncière de près de 1 670 hectares, de 28 structures hôteliers, 10 complexes touristiques, 3 villages touristiques, 5 résidences, une maison d'hôtes, un village de vacances et un club touristique. Ces projets sont répartis à travers le territoire et les régions reculées de la wilaya, dont les communes de Bordj Badji Mokhtar, régions de Tinerfouk, les communes d'aoulet et Timgtane dans la région du tidiklet, Timimoune, Tinerkouk, oueld Said, dans la région de Gourara, et de Tissabit. Ces communes devront accroitre les capacités d'accueil des structures hôtelières de plus de 6 400 lits et générer plus de 1 500 emplois. Par ailleurs, le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, a annoncé récemment à Jijel, l'envoi prochainement d'une commission qui se rendra dans les quatorze wilayas côtières du pays à l'effet d'examiner la situation des zones d'expansion touristique (ZET) dont la plupart ont été détournées de leur vocation initiale. Intervenant lors d'une rencontre avec les opérateurs du secteur touristique et des promoteurs dans ce secteur, en marge d'une visite de travail et d'inspection dans la wilaya, M. Nouri a tiré la sonnette d'alarme sur la situation de ces ZET dont des terrains ont été détournés à d'autres fins que touristiques, causant un grand préjudice au secteur touristique et aux investissements prévus dans le cadre de la relance du tourisme dans le pays. Il a, dans ce sens, ajouté que le nombre des ZET avancé dans la wilaya (19 ZET) ne reflète pas la réalité du terrain, du fait que nombres d'entres ces zones ont été squattées et érigées en zones d'habitations ou industrielles. Le ministre a insisté sur la nécessité de l'utilisation rationnelle et à bon escient du foncier et son affectation à sa réelle destination. «Nous sommes déterminés à assainir ce dossier au cas par cas et une commission va faire le constat au niveau des quatorze wilayas côtières du pays», a encore affirmé le ministre, rappelant l'intérêt et l'importance qu'accorde l'Etat au développement et à la promotion du tourisme, en tant que vecteur du développement économique. «Le développement du secteur touristique qui est notre leitmotiv demeure l'un des axes prioritaires des actions du gouvernement», a encore souligné M. Nouri, saluant au passage les vrais promoteurs qui méritent le soutien et l'aide de l'Etat. Cet objectif ne peut se réaliser qu'avec des gens sérieux dans un pays qui dispose de potentialités et d'atouts, à même de donner une nouvelle dimension et un souffle puissant au tourisme, dénonçant toute activité de bricolage et de dilapidation du foncier. «Nous voulons faire de Jijel une destination touristique par excellence, eu égard aux potentialités et atouts dont elle dispose», a affirmé le membre du gouvernement. En outre, L'Office national algérien du tourisme (Onat) envisage de réaliser prochainement plusieurs villages touristiques à travers les différentes régions du pays, a affirmé, récemment le directeur général de l'office, Mohamed Chérif Selatnia. Dans un entretien à la presse, le directeur général de l'Onat a affirmé qu'«il est prévu la réalisation d'un village touristique d'une capacité de 300 lits à Adrar (Timimoun), dans une première étape, avant d'atteindre 1200 lits après la finalisation de ce méga projet». Deux autres villages touristiques d'une capacité de 300 lits chacun seront réalisés dans les wilayas de Béchar, à Taghit, et Béjaïa, à Souk Lethnine, alors que la résidence de Djanet sera renforcée de 40 lits. Ces structures touristiques, dont la réalisation obéit aux normes internationales, seront dotées de structures de loisirs, de salles de sport et de conférence, a affirmé M. Selatnia. Il a, en outre, rappelé les efforts de l'Office pour promouvoir le tourisme interne à travers la garantie de structures d'hébergement confortables et de services de qualité, en sus d'offres compétitives. Il a également cité la conclusion de conventions avec plusieurs partenaires, notamment avec Air Algérie pour une réduction de 50% du prix du billet au profit des touristes. Enfin, malgré les efforts enregistrés pour la promotion du tourisme algérien, il reste des efforts à consentir pour combler les lacunes et assurer ainsi aux estivants et aux touristes de meilleures prestations de services, une bonne qualité d'accueil et des commodités de confort à des prix raisonnable. F. O.