Depuis le rétablissement de la stabilité et de la paix en Algérie, les familles algériennes sont en quête d'endroits pour passer leurs vacances d'été. Mais le pays ne disposant pas d'un nombre suffisant d'infrastructures hôtelières et parce que les prix restent chers, les citoyens préfèrent chercher d'autres destinations pour passer leurs vacances. En effet, la décennie noire a fait perdre beaucoup de temps à l'Algérie pour construire son tourisme qui, dans le temps, était florissant et la destination Algérie était prisée par les touristes étrangers, notamment européens. Aujourd'hui et pour rattraper le retard cumulé un important programme de développement du tourisme est mis en place par le gouvernement, considérant que ce secteur peut devenir la locomotive du développement économique et un secteur pourvoyeur de richesses par excellence. Seulement en attendant que ce programme, qui traîne en longueur, soit mis en place et les infrastructures hôtelières en construction soient réceptionnées les vacanciers algériens doivent prendre leur mal en patience et trouver d'autres destinations d'évasion. Les plus prisées étaient la Tunisie et l'Egypte, mais depuis la révolution arabe les voiles ont été levés et les touristes algériens préfèrent se rendre en Turquie, véritable destination de rêve pour beaucoup d'entre eux, ou encore au Maroc dont les atouts touristiques ne sont plus à présenter. Auparavant, c'était la Tunisie qui avait la cote et qui attirait les flux de touristes algériens à la recherche d'un service qualité prix irréprochable, car devenus au fil du temps très exigeants comme clientèle. La révolution du jasmin a fait que les familles algériennes, soucieuses de l'aspect sécuritaire, ont préféré temporiser avant de retourner dans ce pays voisin qui leur offre des séjours de rêve avec des prix défiant toute concurrence, contrairement à l'Algérie où ils jugent les prix des hôtels exorbitants avec une moindre qualité de service. En effet, les hôtels algériens construits dans les années 70 sont devenus vétustes et leur rénovation tarde à se concrétiser malgré l'annonce faite en 2008 à l'occasion du Salon du tourisme et des voyage (Sitev) de les réhabiliter. L'opération tarde à démarrer et en attendant le citoyen qui passe ses vacances en Algérie dans ces anciens établissements hôteliers, ne se sent pas dépayser et avec un coût excessif pour des bourses moyennes qui se privent toute l'année pour s'offrir des vacances. Entre des chambres vétustes, un mobilier désuet, une peinture dégradée, une literie vieillotte, de la vaisselle ancienne, les clients de ces hôtels se sentent déroutés. En plus l'hôtel le moins cher fixe ses tarifs à 6 000 DA minimum la nuitée. Faire vite pour s'accaparer des parts de marché L'Algérie qui recèle des atouts touristiques importants et en attendant de rendre cette destination attractive gagnerait à aller vers une politique tarifaire promotionnelle, notamment dans ces anciens hôtels, pour essayer de garder le flux des touristes algériens qui, chaque été, font le bonheur d'autres pays. Une façon de les fidéliser et de les inciter à revenir à chaque occasion. Mais dans les discours des différents ministres et responsables qui se sont relayés dans le secteur, ce n'est que lorsque le pays disposera d'un nombre important d'infrastructures hôtelières qu'on peut parler de tarifs promotionnels dans un environnement marqué par la compétitivité. Mais en attendant que le programme initié par les autorités à charge du secteur soit mis en place et les hôtels en cours de réalisation réceptionnés, les touristes auront trouvé d'autres destinations encore meilleures. D'autant que, de par le monde, la compétitivité dans le tourisme est féroce. Les pays du bassin méditerranéen se livrent une bataille sans merci pour essayer d'attirer les touristes, notamment les Chinois qui commencent à s'ouvrir sur le tourisme et vont vers d'autres continents en quête de dépaysement. L'Algérie se doit de faire vite et accélérer la cadence pour achever ses projets dans les délais impartis avant qu'il ne soit trop tard et qu'elle ne perde des parts de marché importantes. C'est le moment ou jamais de relancer ce secteur stratégique si l'ont veut avoir une place dans ce domaine d'activité. Les infrastructures en construction, et elles sont très nombreuses, doivent être achevées et les hôtels qui sont à réhabiliter doivent l'être sans perte de temps de telle manière à réunir tous les ingrédients qui concourront au développement du tourisme algérien et renforcer la place de l'Algérie dans ce secteur d'autant que ses atouts peuvent faire d'elle une destination privilégiée pour les touristes de par le monde. Déjà que le désert algérien attire beaucoup de touristes, il conviendrait de travailler plus sur le balnéaire et les autres formes de tourisme, notamment le tourisme chez l'habitant (l'idée a germée en Algérie) pour renforcer ce secteur en coordination avec tous les autres secteurs. Car, un tourisme sans eau, sans transport, ou sans environnement ne rime à rien et ne fera que faire fuir les touristes qui sont notamment exigeants en termes d'hygiène. Un travail de coordination entre les différents départements ministériels doit être fait. La nouvelle ministre du tourisme, Mme Nouria Yamina Zerhouni, est venue avec beaucoup de volonté de faire bouger le secteur. Le citoyen algérien n'attend plus que de trouver des formules intéressantes avec des prix abordables et une qualité de service irréprochable pour aller à la découverte de son vaste pays avant d'aller à la conquête d'autres destinations. B. A.
