Les violents affrontements qui ont opposé, samedi dernier, au stade 5- Juillet à Alger, les supporters du Mouloudia et ceux d'El Harrach, entre autres incidents qui ont marqué le début de saison 2016-2017, notamment dans la capitale, ont fait réagir le gouvernement Sellal. Par le biais de son ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, il a mis en garde contre de nouvelles vagues de violence et a menacé d'un éventuel recours à la force pour ramener l'ordre, non sans lancer un appel à la citoyenneté et à une implication réelle de la société civile dans le développement du pays. Bedoui, lors d'une visite de travail dans la wilaya de Blida, a évoqué le sujet avec les autorités locales et de simples citoyens. A partir de Blida, il s'est adressé aux populations des 48 wilayas du pays et a réaffirmé la détermination de l'Etat à lutter «avec force» contre le phénomène afin de «permettre aux spectateurs et aux familles algériennes de suivre les matchs dans de bonnes conditions». Le représentant du gouvernement poursuivra que «d'importantes mesures seront prises à l'encontre de toute personne qui tentera de porter atteinte à la quiétude dans les périmètres juvéniles et sportifs». L'Etat marquera sa présence dans cette lutte contre le phénomène mais cela ne pourrait suffire, a laissé entendre le ministre, suggérant une implication efficace des supporters dans cette lutte. Dès lors, il a insisté sur «la nécessaire implication du supporter algérien dans cette lutte en s'organisant à travers les comités des supporters, «qui ont une responsabilité dans l'accompagnement des autorités publiques dans la lutte contre ce phénomène». Et Bedoui de souligner que «ce type de comportements ne fait pas partie des valeurs de la jeunesse algérienne». Ce qui n'est pas faux mais qui n'est pas, non plus, tout à fait vrai si l'on en juge par les comportements agressifs, voire les actes criminels de certains de ces jeunes. Des comportements qui pourraient être toutefois expliqués par un malaise profond que vivent cette jeunesse et des familles algériennes pour cause de problèmes socio-économiques. Sans compter les conséquences immédiates des années du terrorisme. Prenant en considération l'ensemble de ces facteurs, l'Etat tente d'agir selon les moyens dont il dispose pour contourner le phénomène qui, devrions-nous le rappeler, ne s'est pas installé que dans les stades mais aussi dans les établissements scolaires et ailleurs. D'où cet autre appel du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui : «Le citoyen se doit d'accompagner l'effort consenti par l'Etat dans le développement du pays et la préservation des acquis consacrés à son profit.» Bedoui soutient que «le citoyen est devenu, aujourd'hui, grâce à son implication dans des associations, un acteur principal dans le développement national». Aussi, ce même citoyen «ne doit pas se contenter de revendiquer mais doit être également conscient de son rôle dans la préservation des acquis consentis par le pays». Et le représentant du gouvernement de faire montre de fermeté dans une conjoncture sécuritaire pas favorable : «La préservation de la sécurité et de la stabilité sont prioritaires. Vient ensuite la préservation des acquis consacrés par l'Algérie au prix d'énormes efforts consentis des années durant.» Pour terminer, Bedoui insistera davantage sur la nécessaire collaboration entre l'Etat et le simple citoyen : «Nous avons la volonté et les moyens pour aller de l'avant et consacrer ensemble notre objectif qui est d'être à la hauteur des aspirations du citoyen algérien qui a souffert durant les années 90. En contrepartie, il est du devoir du citoyen de soutenir cette dynamique par la coopération et l'intégration de la société civile afin de préserver ces acquis». N. A.