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Rapt d'enfants : l'ARAV appelle les acteurs de l'audiovisuel à un traitement «sain» de l'information Faisant état de «dépassements» qui portent atteinte aux libertés individuelles
L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) a clairement exprimé son mécontentement concernant le traitement médiatique consacré par certaines chaînes de télévision privées à la disparition, puis la mort de la petite Nihal Si Mohand. Dans un communiqué rendu public dans la soirée de lundi dernier, relayé par l'agence Algérie presse service (APS), l'Arav explique que les acteurs de l'audiovisuel sont allés au-delà du droit d'informer affirmant qu'il y a eu «dépassements qui, parfois, génèrent des dérapages». L'Autorité, installée en juin dernier sous la présidence de M. Zouaoui Benhamadi, appelle ainsi au «respect des valeurs et des règles professionnelles qui obligent à remettre les événements dans un contexte informatif sain, en se basant sur le communiqué du procureur de la République compétent et en coordination avec les différents services de sûreté, avant la diffusion de toute image ou information pouvant entraver le cours de l'investigation et des recherches». Insistant sur la «spécificité du traitement informatif de tels évènements», l'Arav appelle tous les professionnels à «s'éloigner des méthodes à sensation et des entretiens subversifs, à éviter de porter atteinte aux libertés individuelles en prenant en ligne de compte les dimensions humaines des évènements liés à l'enlèvement ou disparition et leur impact sur la société et les drames pouvant en découler». Réitérant encore une fois qu'il est fondamental de «se conformer aux règles d'éthique de la profession et respecter les constantes fondamentales de la société», l'Arav «attire l'attention» de l'ensemble des acteurs de l'espace audiovisuel sur le fait que «devant des actes malveillants et inadmissibles dont sont victimes les enfants», il est nécessaire de respecter «les constantes fondamentales de la société tout en s'en tenant au contenu des textes de lois». Et à ce propos, l'Arav «salue» le Plan national «Alerte rapt/disparition d'enfants», rappelant son souci de «veiller au respect des lois de la République en vigueur, notamment la loi 14/04 relative à l'audiovisuel qui exhorte, dans son article 48, à assurer objectivité et transparence dans la couverture des événements, des dispositions de loi organique sur l'information et de la loi 15/12 sur la protection de l'enfant et tout ce qui est énoncé dans les chartes et traités internationaux». Elle invite enfin tous les professionnels du secteur à donner «tout son sens» et sa «vigueur» à l'instruction du Premier ministre relative au plan d'«Alerte rapt/disparition d'enfants» de façon à «mieux» contribuer à sauver la vie de l'enfant en danger. Ainsi donc et de manière claire, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel a appelé les médias audiovisuels à traiter les informations ou les images relatives aux rapts d'enfants «en se fiant exclusivement, comme l'exige la loi, au communiqué du procureur de la République compétent», avant toute diffusion d'image ou d'information. L'autorité a également exigé un «sens de la raison et de la responsabilité» ainsi qu' «une rigueur toujours plus grande dans le traitement de ces informations de très haute sensibilité humaine». Cependant, l'Autorité a préféré ne pas citer nommément les chaines privées à l'origine des «des méthodes à sensation et des entretiens subversifs » qui portent «atteinte aux libertés individuelles». Et pourtant, pour un sujet d'une aussi grande importance et des «dépassements» qui sont loin de ce qu'elle qualifie un «contexte informatif sain», l'Arav a choisi de faire un rappel à l'ordre commun. Faut-il rappeler que, la raison d'être de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, officiellement installée depuis juin dernier, est justement de réguler le paysage audiovisuel en veillant «à la conformité aux lois et règlements en vigueur, de tout programme audiovisuel diffusé, quel que soit le support». Si l'Arav a enregistré un manquement d'éthique et de professionnalisme, le plus simple n'aurait-il pas été de mettre les auteurs de ce manquement devant leurs responsabilités. Une manière franche de fermer la porte à toute récidive. H. Y. ml ormal style='text-align:justify'K. M.