De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Les réformes engagées dans le secteur de la santé depuis déjà un certain temps au niveau national visent à assurer une bonne couverture médicale à la population urbaine et rurale. Le nouvel organigramme mis en place prévoit de nouvelles structures avec un statut particulier et une gestion indépendante. La wilaya de Aïn Defla qui compte ainsi 4 établissements publics hospitaliers à Miliana, Attaf, Khemis Miliana et au chef-lieu de la wilaya, dispose également de 4 établissements publics de santé de proximité implantés au niveau des daïras de Djelida, Aïn Lacheikh, Boumedfaa et Abadia. Ces dernières comptent eux aussi des polycliniques, des salles de soins et des maternités implantées dans le milieu rural. Le nombre de structures appartenant à l'ensemble des établissements publics de santé de proximité est de 129 structures en activité réparties à travers le territoire de la wilaya, dont 16 polycliniques, 15 unités de santé qui peuvent servir de polycliniques et 98 salles de consultation et soins, selon les statistiques datant de l'année 2008. L'apparition de ce nouvel organigramme qui a vu la décentralisation de la gestion d'autant plus qu'un directeur a été installé pour chacun des établissements publics de santé de proximité (EPSP) semble encore loin d'atteindre son objectif principal, celui d'apporter une amélioration aux qualités de soins offerts à la population. Selon nos constatations, la dégradation de certaines structures et l'inadaptation de certaines d'entre elles aux fonctions de la santé vu le style architectural et la répartition des service influent en général sur ces structures qui sont dans certaines communes mal implantées par rapport au tissu urbain, ce qui réduit indirectement leur efficacité vu les difficultés d'accessibilité. Le cas de la polyclinique du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla montre la mauvaise implantation par rapport à l'environnement immédiat et aux techniques d'aménagement urbain qui d'ailleurs ne sont plus visibles dans cette wilaya et ailleurs depuis que le développement et les programmes d'urgence ont mis de côté les normes et les théories de l'aménagement du territoire qui pourtant prend en compte tous les aspects du développement dans l'ensemble des secteurs. Bref, cette polyclinique située dans la sortie ouest de la ville reste difficilement accessible, et ce, en dépit de la mise en service du transport en commun dans cette ville. Concernant les prestations, cette dernière assure un service quotidien de 8h à 20h, la garde est assurée par les médecins généralistes et les chirurgiens-dentistes. Cependant le manque de spécialistes est constaté par de nombreux citoyens de cette ville, un problème qui existe également dans les autres structures. Il est presque impossible de se faire consulter par un spécialiste dans ces nouvelles structures à cause de ce manque. Selon certains observateurs, le manque de spécialistes est dû au fait que nombre d'entre eux se tournent vers le secteur privé, et ce, après l'épuisement de la durée du service civil dans le secteur public limité actuellement à 2 ans. Une période très courte, selon les mêmes sources qui demandent son prolongement à 5 ou 10 ans pour que les établisskements de santé soient dotés de spécialistes le temps que l'université en forme de nouveaux, sachant que le spécialiste doit aussi servir son pays qui a déboursé une somme d'argent importante pour le former. D'autres personnes interrogées à ce sujet trouvent aussi que le ministère de la Santé doit prolonger la durée de service obligatoire à l'intérieur des hôpitaux pour autoriser les spécialistes à exercer par la suite dans le secteur privé. En revanche, l'augmentation de leur traitement doit être pris en compte, selon les mêmes sources. Il semble donc que le manque flagrant de spécialistes et l'horaire de travail de ceux y exerçant influent considérablement sur la prise en charge des malades qui parfois restent sans consultations spécialisées, ce qui pousse leurs proches à opter pour des consultations chez les praticiens privés. Les familles pauvres, elles, ne peuvent pas se faire soigner chez les privés à cause des frais des prestations offertes auxquelles s'ajoutent les frais d'analyses, du scanner et d'autres radios que parfois certains praticiens exigent pour argumenter certaines hypothèses et réduire le temps de consultation offert à chaque patient. Selon l'un d'eux rencontré, les spécialistes d'aujourd'hui n'accordent pas assez de temps à la consultation pour diagnostiquer la maladie et prescrire un traitement à leur malade, ils préfèrent qu'il fasse des radios et différentes analyses chez leurs confrères. «Des techniques pour aider financièrement leurs amis», a ajouté notre source. Entre autres, le manque de paramédicaux et de médecins généralistes est aussi à signaler dans cette wilaya où parfois des difficultés surgissent même pour assurer les gardes dans ces établissements publics de santé, lesquels ont besoin de matériels adéquats pour fonctionner convenablement. En somme, les réformes engagées dans ce secteur nécessitent beaucoup d'argent et de moyens. Le recrutement de médecins généralistes, de chirurgiens-dentistes, de praticiens et de paramédicaux et autres est l'un des piliers importants pour assurer une large couverture médicale et une très bonne qualité de soins.