Finaliste à Rotterdam dimanche, Rafael Nadal a fini la semaine sur une jambe. La faute à un calendrier surchargé que l'Espagnol n'a pas pourtant pas l'intention d'alléger… Mais que faisait Rafael Nadal à Rotterdam ? La question mérite d'être posée tant le Taureau de Manacor a paru fatigué lors de sa semaine néerlandaise. Accroché dès le premier tour par Simone Bolelli, le n°1 mondial a quasiment eu besoin de trois sets pour remporter chacun de ses matches, à l'image de ceux disputés face au prodige bulgare Grigor Dimitrov ou contre le Français Jo Wilfried Tsonga. Nadal a tellement puisé dans ses réserves qu'il a terminé le tournoi sur les rotules (au propre comme au figuré) et n'a pas pu défendre pleinement ses chances en finale devant Andy Murray (6/3 4/6 6/0). En fait, l'Espagnol, prématurément battu la saison dernière au deuxième tour par Andreas Seppi, avait promis au directeur du tournoi Richard Krajicek, particulièrement proche de son agent Carlos Costa, qu'il reviendrait cette année. Et comme il ne fait jamais les choses à moitié, Nadal avait également accepté de s'aligner en double aux côtés d'Ignacio Coll-Riudavets (défaite d'entrée 6/3 6/4 face à la paire française Arnaud Clément/Michaël Llodra). Le débat sur le programme annuel du Majorquin est donc de nouveau à l'ordre du jour. Contrairement à Roger Federer qui se concentre sur les Masters 1000 (anciennement appelés Masters Series) et les Grands Chelems, Nadal n'hésite pas à participer aux tournois de «seconde zone». Et comme il y atteint quasiment la finale à chaque fois, il accumule les matches et ne bénéficie plus du temps nécessaire à la récupération. Quart de finaliste à Doha, vainqueur à Melbourne, finaliste à Rotterdam, Nadal a ainsi disputé 14 matches en simples sur le circuit ATP en un peu plus d'un mois. Sans compter les deux rencontres exhibitions d'Abu Dhabi… Il espère ainsi se rendre à Dubai la semaine prochaine avant d'enchaîner sur la Coupe Davis (les 6, 7 et 8 mars prochain contre la Serbie de Djokovic) et la tournée américaine qui débute le 12 mars à Indian Wells. «Mon genou ne sera pas un problème pour la Coupe Davis. Ça me rend très heureux de la disputer.» A 22 ans, Nadal s'estime encore suffisamment jeune pour courir les quatre coins du globe. Reste que son jeu, basé sur l'intensité physique, n'est pas très économique en termes d'énergie. Le n°1 mondial a d'ailleurs du mal à finir ses saisons. Vainqueur à Roland Garros et Wimbledon en 2008, il avait explosé à l'US Open face à Andy Murray, en passe de devenir sa bête noire. S'il veut devenir dès cette année le premier joueur à réaliser le Grand Chelem depuis Rod Laver (1969), l'Espagnol devra sans doute ménager sa monture…