L'aspect extérieur et l'atmosphère de nos cités sont franchement stressants. Mais à travers tout le pays, les pouvoirs publics ne se soucient nullement de l'art et du bien-être collectif. Il suffit pourtant de peu de chose pour mettre de la gaieté et de la bonne humeur dans la rue. Aussi, nos artistes, eux-mêmes, ne sont pas organisés pour agir avec efficacité et proposer des idées et des projets dignes de ce nom. C'est pourquoi, ils doivent s'inspirer des animateurs de «Trans-Cultural Dialogues» qui ont fait preuve d'audace et foncé dans le tas, en forçant la main aux responsables locaux à leur venir en aide et à les accompagner Le collectif d'artistes «Trans-Cultural Dialogues» s'est illustré d'une très belle manière dans à El Hamma, au cœur du quartier populaire de Belouizdad, à Alger. En étroite collaboration avec les élus locaux et les résidents de ce quartier populaire, l'association a organisé une grande manifestation de street-art, baptisée «El Madrab» (littéralement, Le Lieu, en parlé local), permettant à sept artistes de réaliser des fresques murales, inspirées de «récits urbains», collectés par les organisateurs auprès de la population. Des hangars désaffectés de ce faubourg, qui était autrefois l'un des principaux sites industriels de la capitale, ont été embellis au grand bonheur des riverains et des enfants de la cité. Il eut aussi de l'animation dans les rues et les placettes du vieux quartier. De l'ambiance, de la musique, des démonstrations diverses et des projections de films ont été au menu, brisant la monotonie et la pesante routine qui étouffent les occupants des lieux. L'initiative des animateurs de «Trans-Cultural Dialogues» a été unanimement saluée par tous les Algérois. La presse et les médias nationaux avaient largement couvert l'événement. Sur les réseaux sociaux, les mots d'encouragement et les remerciements ne tarissent pas depuis. Il s'agit manifestement d'un succès éclatant. Des entreprises comme celle-là, tous les quartiers d'Alger et toutes les villes algériennes en redemandent. Il faut bien reconnaître que des actions similaires manquent tellement à notre quotidien. L'aspect extérieur et l'atmosphère de nos cités sont franchement stressants. Certes, il eut le projet similaire de «Blanche Algérie» qui a malheureusement «capoté» à cause de sa mauvaise gestion et ses couacs d'organisation. La ministre de la Solidarité nationale, qui était à l'origine de l'idée, a publiquement reconnu son échec et dénoncer sa mauvaise conduite. Sinon, à travers tout le pays, les pouvoirs publics ne se soucient nullement de l'art et du bien-être collectif. Il suffit pourtant de peu de chose pour mettre de la gaieté et de la bonne humeur dans la rue. Aussi, nos artistes, eux-mêmes, ne sont pas organisés pour agir avec efficacité et proposer des idées et des projets dignes de ce nom. C'est pourquoi, ils doivent s'inspirer des animateurs de «Trans-Cultural Dialogues» qui ont fait preuve d'audace et foncé dans le tas, en forçant la main aux responsables locaux à leur venir en aide et à les accompagner pour faire plaisir aux citoyens du Hamma. La commune d'Alger-Centre, saisissant l'importance de ce type d'événements de proximité, s'est mise très récemment à l'œuvre, en encourageant les artistes de rue à s'y produire et à organiser des manifestations. Précédemment, des musiciens téméraires, bravant les intimidations des agents de l'ordre public, avaient amené la mairie à adopter cette posture d'ouverture. Les créateurs, partout, doivent absolument s'en inspirer pour s'unir, constituer une force de proposition, se rapprocher des citoyens et les impliquer afin de changer les mentalités. Récemment, on a vu, un peu partout à travers le territoire national, des groupes de jeunes volontaires qui se chargent de nettoyer, de repeindre et de colorer des coins de rue, des escaliers publics ou des passerelles. De belles photos et des vidéos, postés sur Internet, ont fait des émules dans les petites localités et même dans les villages. Il s'agit d'une louable initiative qu'il va falloir amplifier et élargir encore pour gagner la sympathie des citoyens et, au final, «forcer l'intérêt» des assemblées locales. C'est comme cela que l'artiste réussira à s'imposer sans se rabaisser devant quiconque. Il appartient aux artistes et aux passionnés, et à eux seuls, de mûrir des idées, de proposer des projets concrets dans ce sens et de montrer de quoi ils sont capables. Les citoyens, comme partout, sont avides de nouveauté et de beauté. Et, c'est l'essentiel. Le maire, le chef de daïra, le wali, le directeur de la culture ou même le ministre ne peuvent pas ignorer indéfiniment cette légitime aspiration de leurs administrés. K. A.